Pauline Marois démissionne, après une défaite cinglante

Pauline Marois n’a pas seulement perdu son poste de première ministre, elle a aussi perdu son siège de députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré. Elle n’a eu d’autre choix que de démissionner.

Par Laurence Houde-Roy, journal Métro

«Vous comprendrez que ce n’est pas sans une certaine émotion que je m’adresse à vous, a débuté Mme Marois lors de son discours. La défaite de ce soir m’attriste. Nous avions tellement à offrir»

«Il va de soi que je vais quitter mes fonctions, a-t-elle poursuivi. Malgré la défaite, je suis très reconnaissante [envers les Québécois]»

Malgré tout, les militants n’en démordent pas et s’accrochent aux quelques élus du Parti québécois, dont plusieurs ministres sortants.

Vers 21h, l’élection du candidat vedette Pierre Karl Péladeau a réjoui les nombreux partisans présents au rassemblement de Montréal.

«Notre dialogue, je vais le poursuivre, a affirmé M. Péladeau devant ses électeurs. Je m’engage à vous servir avec passion, énergie, intégrité et au meilleur de mes compétences. Vous pouvez compter sur moi.»

À ce gain s’ajoute l’élection des ministres sortants Bernard Drainville, Jean-François Lisée, Élaine Zakaïb et Véronique Hivon.

D’autres ministres sortants ont reçu la confirmation de leur réélection en début de soirée, dont Nicole Léger, Pascal Bérubé et Maka Kotto.

Les huées des militants sur place se sont fait entendre à l’annonce d’un prochain gouvernement libéral majoritaire et l’élection de son chef Philippe Couillard dans Roberval.

«On ne se décourage pas, on appuie les élus», a lancé l’animateur du rassemblement aux militants qui piétinent entre l’euphorie et la déception de minute en minute.

La défaite des candidats-vedettes Djemila Benhabib, Léo Bureau-Blouin, Alexis Deschênes, Yves-François Blanchet, Danioel Breton, Martine Desjardins et Diane de Courcy a notamment créé une ambiance mitigée au rassemblement où près de 500 militants sont rassemblés.

«Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Nous allons nous rassembler dans les prochains jours pour comprendre le message que la population nous a lancé», a indiqué Bernard Drainville en entrevue.

Vers 23h, le PQ comptait 30 candidats élus ou en tête.

Résumé de la campagne

La campagne du PQ a débuté en grande pompe avec l’annonce de la candidature de l’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau dans St-Jérôme, quelques jours seulement après le début du bal électoral. Son point levé, le candidat-vedette a fait part en conférence de presse de son désir d’un Québec indépendant.

Le sujet a été immédiatement repris par les autres partis, dont le Parti libéral du Québec (PLQ). Philippe Couillard a fait appel à «toutes les personnes qui ne veulent pas de référendum» en leur demandant de voter pour lui.

Après cette annonce, les sondages ont annoncé une chute du PQ dans les intentions de vote. Alors que le parti entamait sa campagne en étant majoritaire dans les sondages, la tendance s’est renversée et le parti s’est mis à perdre de plus en plus de points au cours du moins de mars au profit de la Coalition avenir Québec (CAQ) et du PLQ.

Mme Marois est devenue la première femme à la tête du gouvernement québécois le 4 septembre 2012.