Régina Lapointe souffle ses 100 bougies vendredi

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Par Claude Hebert
Régina Lapointe souffle ses 100 bougies vendredi
La nouvelle centenaire Régina Lapointe avec en main le message de félicitations de la reine Elizabeth II.

CENTENAIRE. La Cowansvilloise Régina Leduc Lapointe se joindra dès demain au club sélect des centenaires.

La Popote roulante locale, fondée par Mme Lapointe en 1983, a tenu à souligner l’événement, le 21 décembre dernier, dans le cadre du repas de Noël des bénévoles.

«Notre fondatrice a également appris cette journée-là que la nouvelle cuisine du sous-sol de l’église Sainte-Thérèse porterait désormais son nom», signale la coordonnatrice de la Popote, Chantal Lapointe.

Plusieurs personnalités de la scène politique locale, provinciale et fédérale ont par ailleurs transmis leurs félicitations à Régina Lapointe. La reine Elizabeth II, le gouverneur général David Lloyd Johnston, les députés Pierre et Denis Paradis, le maire Arthur Fauteux sont de ce nombre.

«L’Association des Leduc d’Amérique, dont je suis membre, m’a également fait parvenir une plaque commémorative», précise la principale intéressée.

Arrivée à Cowansville

Régina Leduc a vu le jour à West Shefford (aujourd’hui Bromont) le 30 décembre 1916. Son père a été couturier avant de cultiver la terre.

À 18 ans, la jeune femme quitte la maison familiale avant d’entreprendre, quelques années plus tard à la Crèche d’Youville (rue Côte-de-Liesse à Montréal), un programme de formation de trois ans en pédiatrie-puériculture. Elle travaillera par la suite à la pouponnière de l’hôpital Notre-Dame pendant cinq ans.

En 1945, Régina Leduc épouse Aimé Lapointe. Le couple s’établit à Cowansville deux ans plus tard. La dame est embauchée par les propriétaires de l’usine Bruck Mills, où elle travaillera pendant vingt ans, pendant que son époux entre au service de la Ville de Cowansville.

Le fils unique du couple Lapointe-Leduc, Guy, est retraité d’IBM Canada et habite Granby. Leur descendance compte également deux petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants.

Implication bénévole

Régina Lapointe s’est jointe à l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFÉAS) de Cowansville en 1974, soit quatre ans avant le décès de son conjoint.

Au début des années 80, le Centre d’action bénévole de Cowansville songe à l’implantation d’une Popote roulante et commande une étude afin de vérifier la pertinence d’un tel projet. Peu de temps, c’est au tour de Mme Lapointe de prendre les commandes d’un petit groupe de personnes intéressées à offrir aux personnes en perte d’autonomie un service de livraison de repas à domicile. Le CLSC local est également de l’aventure.

«Pendant ses cinq première années d’existence, la Popote achetait ses repas de l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins. À la fin des années 80, le curé Gaston Giguère a décidé de rénover le sous-sol de l’église Sainte-Thérèse et a accepté de mettre un petit local à notre disposition. Une subvention du gouvernement fédéral, versée dans le cadre du programme Nouveaux horizons pour les aînés, nous a par ailleurs permis d’acheter un frigo, une cuisinière et des armoires», résume la présidente fondatrice de l’organisme.

La Popote roulante prépare aujourd’hui une soixantaine de repas qui sont livrés à à domicile par des équipes de chauffeurs-baladeurs sur une base de trois jours/ semaine. La clientèle provient aussi bien de Brigham, East Farnham, Dunham et le lac Selby que de Cowansville.

«Le service est rendu possible grâce à l’implication d’une cinquantaine de bénévoles. On a une bonne équipe, mais les nouveaux bras sont toujours les bienvenus», signale Mme Lapointe.

Le repas communautaire, servi le mercredi midi au sous-sol de l’église, attire par ailleurs près de 75 personnes retraitées chaque semaine.

«Les gens sont avec nous sur une base régulière et finissent par tous se connaître. C’est plus intime qu’au restaurant», précise la dame de 100 ans.

Toujours à l’affût des besoins et attentes de sa clientèle, la Popote songe à offrir dès 2017 des repas congelés pour dépanner les gens lors des jours de fête ou les vacances estivales. La réalisation du projet implique notamment l’achat de nouveaux congélateurs.

«Les repas seront emballés sous vide. Ça se conserve mieux et ça se transporte mieux», ajoute Mme Lapointe.

Santé de fer

Régina Lapointe a été victime d’une phlébite en 2008 et souffre de l’arthrose, comme beaucoup d’autres aînés.

«Je fais du tapis roulant sur une base régulière et ça m’aide à rester alerte», affirme-t-elle.

La centenaire habite toujours seule et continue à préparer ses repas

«Je cuisine également des desserts pour mes arrière-petits-enfants. Ils adorent mes beignes», ajoute-t-elle.

Mme Lapointe a su s’adapter à la disparition des éditions format papier de La Presse et consulte aujourd’hui son quotidien préféré sur une tablette électronique que son petit-fils lui a procurée.

«J’ai toujours aimé la politique et ça m’intéresse encore», poursuit celle qui, par son implication au sein de la Popote, a contribué au maintien à domicile de plusieurs personnes âgées de la grande région de Cowansville.

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