Résidus industriels: plusieurs dizaines d’échanges potentiels

SYNERGIE – Le projet de symbiose industrielle commence déjà à porter fruit. Un inventaire des 145 matières utilisées par les 15 entreprises participantes a permis d’identifier une vingtaine d’échanges potentiels interentreprises sur le territoire de Brome-Missisquoi.

Les responsables du projet ont également cerné une quarantaine d’échanges potentiels avec des entreprises situées à l’extérieur de la région.

«Notre collecte de données de l’année dernière nous a permis de dresser un portrait de la situation et de voir de quelle façon il serait possible de  donner une seconde vie à certains produits postindustriels (eau, bois, plastique, acides, bases, boues, énergie) tout en favorisant la mise en commun de diverses connaissances et expertises chez les entreprises d’ici», précise Oriana Familiar, conseillère en développement durable au CLD de Brome-Missisquoi.

Phase 2

La deuxième phase du projet consistera à concrétiser les échanges interentreprises potentiels identifiés au cours de la dernière année en priorisant les projets locaux, histoire de minimiser la production de gaz à effet de serre  découlant du transport des matières d’un site industriel à un autre.

«Certains échanges sont faciles à réaliser et peuvent démarrer rapidement, alors que d’autres nécessitent des études et analyses plus poussées. Le CLD ne fera pas cavalier seul et entend notamment mettre à profit l’expertise développée par le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) lors de la réalisation de projets similaires ailleurs au Québec et en Ontario», indique la conseillère en développement durable.

Cette dernière laisse entendre que certains projets pourraient nécessiter la participation de plusieurs donneurs ou receveurs distincts.

«Une entreprise souhaite se départir d’une grande quantité de chaudières de plastique dont elle ne sait que faire. Le produit intéresse une autre entreprise qui en a besoin pour ses opérations, mais n’est pas en mesure d’utiliser la totalité des chaudières disponibles. C’est précisément dans ce genre de situation qu’un deuxième preneur peut être utile», indique Mme Familiar.

La porte-parole du CLD croit également que certaines entreprises préféreront prendre à l’essai de petites quantités de matières et évaluer les résultats de cette démarche avant de se lancer dans l’aventure à grande échelle.

Les échanges de matières et de connaissances sont susceptibles d’intéresser des entreprises de toutes tailles (PME, moyenne et grandes sociétés) et de tous les pôles industriels (Bedford, Farnham, Cowansville, Bromont et Lac-Brome).

«Ces synergies pourraient améliorer l’empreinte environnementale et la performance économique des entreprises. Des bénéfices indirects, comme l’acceptabilité sociale et le rayonnement de la région, font aussi partie des retombées du projet», signale Mme Familiar.

Feu vert

Les résultats de la phase 1 du projet de symbiose industrielle ont été présentés aux 15 entreprises participantes, le 10 décembre dernier, en présence des membres de la Table des entreprises sur le développement durable (TEDD) de Brome-Missisquoi.

Le conseil d’administration du CLD a autorisé la poursuite du projet, le 17 décembre dernier, et la table des maires de la MRC de Brome-Missisquoi a fait de même le 21 janvier dernier.

Après avoir consacré la dernière année à la réalisation de l’inventaire des besoins et ressources, la chargée de projet, Oriana Familiar, demeure en poste et agira comme intermédiaire entre les entreprises et le CTTÉI.

«Le projet n’en est qu’à ses premiers balbutiements et évoluera au fil des ans, car il y aura toujours de nouvelles entreprises, de nouvelles matières et de nouveaux besoins», explique la conseillère en développement durable.