BRIGHAM. Au moins deux prétendants se disputeront la mairie de Brigham, l’ancien maire Steven Neil ayant décidé de se lancer.
Premier magistrat de la localité de 1999 à 2013, M. Neil souhaite reprendre là où il a laissé il y a bientôt quatre ans, lorsqu’il avait renoncé à briguer un cinquième mandat.
Qu’est-ce qui l’incite à replonger dans l’arène politique? Ce qu’il décrit comme un manque de transparence de l’administration municipale actuelle, à plusieurs égards, ainsi qu’une incapacité à justifier certaines décisions. À commencer par les diverses étapes du nouveau projet de CPE qui doit s’implanter sur l’avenue du Parc au cours de l’année.
«Ce n’est pas que je suis contre l’idée du CPE, j’ai travaillé sur ce projet en tant que maire. Mais il a énormément changé au cours des dernières années, dans la mesure où la Ville y a une plus grande responsabilité financière. Jamais ils n’ont avisé la population de ces changements.»
L’embauche de personnel municipal supplémentaire, notamment un inspecteur à temps partiel, a également fait tiquer l’ancien maire. «Au départ, j’ai fait confiance, je me disais que la démarche était calculée. Mais en voulant savoir sur quoi on se basait, je n’ai pu obtenir de réponses à mes questions.»
Des recherches sur le nombre de permis émis par la Ville ont mis au jour «une décroissance», indique-t-il. Le constat sur les nouvelles constructions n’était guère plus reluisant. «Pour moi, ça ne justifie donc pas l’embauche de deux nouvelles personnes, surtout en ce qui concerne le poste d’inspecteur.»
Des données fournies par Statistique Canada indiquent d’ailleurs que la population de Brigham se chiffrait à 2306 personnes en 2016, un recul de 6,1 % par rapport aux données recensées en 2011 (2457). «Pourquoi alors ajouter des employés?» s’interroge M. Neil.
M. Neil évoque également une hausse qu’il juge injustifiée de la masse salariale des employés municipaux. «Chaque dollar investi à payer un employé qui n’est pas requis, c’est un dollar de moins dans nos routes et nos infrastructures.»
Appel à la prudence
M. Neil souhaite désormais offrir un deuxième point de vue aux électeurs. «Je ne dis pas que les projets du maire actuel [Normand Delisle] n’en sont pas de bons, ce sont d’excellents projets, mais il faut avoir les moyens de payer pour ça», mentionne M. Neil.
«Je crains qu’ils soient forcés d’augmenter les taxes ou de diminuer les services. Je ne crois pas qu’on puisse se permettre un autre quatre ans à ce rythme-là. J’ai une autre façon de gérer. Les gens pourront décider ce qu’ils veulent et je respecterai leur choix.»
Il n’a toujours pas réfléchi à la possibilité de s’entourer d’une équipe, bien qu’il juge cette voie comme peu probable, ou d’inviter certains citoyens à se présenter comme conseillers. Peu importe le scénario, il se dit ouvert à travailler avec quiconque. «La plupart sont des gens avec qui j’ai travaillé pendant une dizaine d’années.»
Course à deux
En entrevue au Journal Le Guide en novembre, l’actuel maire Normand Delisle avait déjà confirmé vouloir obtenir la faveur de ses électeurs pour un deuxième mandat. M. Delisle avait passé les 20 années précédentes comme conseiller.