Sutton ouvre ses portes à une famille syrienne

Sutton ouvre ses portes à une famille syrienne
Lu Emanuel et Rafi Allaouirdian travaillent d’arrache-pied depuis des semaines afin d'accueillir une famille de réfugiés syriens.

RÉFUGIÉS. La photo-choc du petit Aylan Kurdi a eu des répercussions jusqu’à Sutton. Ébranlée par l’image, une citoyenne, Lu Emanuel a décidé d’agir en créant le regroupement Action Réfugiés Sutton. L’organisme accueillera une famille syrienne d’ici l’été.

Lu Emanuel a d’abord contacté le révérend de l’église Anglicane de Sutton, Tim Smart, et Rafi Allaouirdian, d’origine arménienne, pour fonder son regroupement.

Son petit doigt lui disait que l’Arménien avait des liens avec la Syrie et qu’il aurait ainsi un bon réseau de contacts. «Je n’avais pas tort, car l’ex-conjointe à Rafi est syrienne», dit-elle.

Une dizaine de personnes se sont jointes à eux et composent le noyau d’Action Réfugiés Sutton. À cela s’ajoute une quarantaine de bénévoles prêts à donner un coup de pouce.

Pour faire le pont avec la Syrie et le ministère de l’Immigration, le regroupement est entré en contact avec la maison d’accueil de réfugiés arméniens et syriens, Hay Doun, située à Montréal. Depuis 2014, Hay Doun (qui veut dire maison arménienne) a parrainé 430 réfugiés syriens.  

Puis, Rafi Allaouirdian a suggéré une famille: les cousins à son ex-conjointe. «C’est idéal parce qu’ils ont déjà une certaine familiarité avec nous. En plus, le fit est parfait parce qu’ils ne connaissent personne à Montréal», indique-t-il.

Un détail inquiète Mme Emanuel: Sutton est un petit village, isolé.

«On se demande si cela va leur plaire, mais on ne peut le savoir tant qu’ils n’y seront pas. Je sais qu’un village en Ontario a accueilli une famille syrienne qui venait aussi de la campagne et ça s’est très bien passé. J’ai espoir», raconte Mme Emanuel.

La famille

Ce sont Kevork et Dallo Apkarian, les parents, accompagnés de leurs enfants Lucig, 15 ans, Anto, 17 ans puis Sosie, 20 ans qui s’installeront à Sutton.

La date de leur arrivée est toujours incertaine. Lu Emanuel croit qu’ils arriveront en juin «si tout va bien. C’est très long les procédures», ajoute-t-elle.

Action Réfugiés Sutton n’a pas encore trouvé de logement pour la famille. Pour l’instant, le regroupement ne manque pas de vêtements, ni de meubles. Il souhaite plutôt concentrer leurs efforts sur la recherche de financement et sur le recrutement de bénévoles, en grande partie pour assurer le succès de leur deuxième projet.

En effet, outre le parrainage de la famille, Action Réfugiés Sutton veut faciliter les échanges culturels entre les réfugiés et la communauté.

Le 13 février, une trentaine d’enfants syriens parrainés par Hay Doun se mêleront à des enfants de Sutton pour une activité de glisse sur la neige qui aura lieu au cœur du village.

D’autres actions de ce type seront entreprises d’ici l’arrivée de la famille Apkarian.

Rôle du père

La famille Apkarian a dû tout abandonner à cause du conflit qui sévit en Syrie. Actuellement, elle est en Arménie et attend la fin des procédures du parrainage.

Selon Rafi Allaouirdian, dont le fils est en contact avec la famille, les membres ont très hâte d’arriver au Canada.

Une seule chose inquiète le papa de la famille, rapporte M. Allaouirdian. «Il veut et il tient à remplir son rôle de pourvoyeur. C’est ce qui l’inquiète. Il veut travailler et rapporter l’argent pour sa famille. Il aimerait bien qu’on lui assure un emploi».

Kevork et Dallo Apkarian sont respectivement mécanicien et couturière.

Selon Rafi Allaouirdian, ils n’auront pas de difficulté à se trouver un emploi. D’autant plus, qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de couturière à Sutton.

La famille syrienne sera sous la responsabilité financière d’Action Réfugiés Sutton pendant un an.

Des boîtes servant à recueillir des dons pour le projet de parrainage sont disposées à la Cordonnerie et au Cafetier.

Partager cet article
Subscribe
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments