Sylvie Beauregard: la politique, à sa façon

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Par Ghyslain Forcier
Sylvie Beauregard: la politique, à sa façon
2017 fut passablement chargée pour la mairesse Sylvie Beauregard, notre personnalité féminine de la dernière année. (Photo : Journal Le Guide - Roxanne Langlois)

PERSONNALITÉ. Portée au pouvoir en novembre, Sylvie Beauregard est du même coup devenue la première mairesse de Cowansville. Retour sur une année enivrante pour la politicienne de 57 ans.

«J’ai dû réfléchir à ce que je souhaite que soit Cowansville et élaborer des stratégies en ce sens. C’est une année de réflexions, mais aussi d’énormément de travail.» Attablée devant un bol de café au lait, voilà comment Sylvie Beauregard résume 2017.

«J’ai vécu plusieurs choses, j’ai été assermentée, mais il n’y a rien qui bat le soir de l’élection, avec mes bénévoles. J’ai senti la confiance des gens. Mon plus grand défi, c’est de ne pas les décevoir. Je vais rester Sylvie», poursuit-elle.

L’élue affirme que cette nouvelle responsabilité a essentiellement modifié la gestion de son agenda. D’abord conseillère pendant huit ans, une occasion de faire ses classes, elle n’arrive cependant pas en terrain inconnu, malgré les différences entre les rôles. «J’ai un niveau de connaissances de base dans les dossiers, le niveau d’une conseillère, et donc je ne peux dire que tout était approfondi. Mais l’équipe en place est là pour moi. Ce qui a le plus changé, c’est l’environnement et le réseau que je suis en train de définir et de bâtir. Je travaille davantage avec des maires et des mairesses [à la MRC].»

Départ progressif

Sylvie Beauregard occupait avant tout la direction générale directrice de la Société de formation industrielle de l’Estrie (SOFIE) depuis 25 ans, un poste qu’elle se prépare graduellement à céder. De son propre aveu, la transition, prévue pour les prochains mois, ne se fera pas sans un pincement au cœur. «La coupure n’est toujours pas faite, j’y vais chaque semaine, je revois l’équipe, des clients. Je m’y prépare, d’ici juin.»

La mairesse laisse tout de même entendre qu’elle est autant occupée qu’avant, du moins en début de mandat. Ses priorités, la Ville et la SOFIE, ont tout simplement été inversées. Avec un conjoint, Yvan, toujours aussi compréhensif. «Il est exceptionnel, il a été d’une immense aide pendant la campagne, sans être sous les projecteurs», relate la politicienne.

Une tradition

Malgré les changements vécus cette année, une chose demeure: ses vendredis soirs, elle les consacre à deux de ses petits-enfants, de quatre ans et demi et trois ans. «C’est mamie qui garde les petits et c’est sacré. C’est le moment où à la fois je m’amuse et où je me demande comment j’ai fait pour en élever, ricane-t-elle. Il faut être vigilant, on ne peut penser à autre chose.»

Ses 45 premiers jours à la tête de la Ville lui auront permis de prendre la mesure de la tâche qui l’attend, soit d’être de toutes les tribunes dans la gestion des dossiers, et, surtout, de venir en relève à Arthur Fauteux, en place depuis les 19 dernières années. «Il faut que j’ajoute beaucoup de Kleenex dans le bout des chaussures, parce qu’elles sont grandes à chausser», lance-t-elle.

«C’est un homme qui aimait profondément sa ville, qui la défendait bec et ongles. Je veux faire preuve du même engagement. En étant là presque 20 ans, c’est aussi quelqu’un qui avait un réseau bien établi. Mais je sais que je vais la faire ma place», finira-t-elle par dire.

Sa couleur

N’empêche, sans balayer l’héritage de son prédécesseur, Sylvie Beauregard entend imprégner son nouveau quotidien de sa couleur et de sa personnalité chaleureuse. «Il est important pour moi de souligner le travail de chacun des employés de la Ville, dont plusieurs travaillent dans l’ombre. Tous ont leur rôle, qui est essentiel au fonctionnement de l’appareil municipal.»

Le pouvoir, et les prises de décisions qui viennent avec, lui poseront parfois certains défis, reconnaît-elle. «Je ne sais pas jusqu’où ma sensibilité sera mise à l’épreuve, étant donné que je n’aime pas décevoir. Je n’aime pas les grosses confrontations. En même temps, je sais que certains pourront être déçus, on ne peut satisfaire tout le monde. C’est d’ailleurs la première chose qu’il faut comprendre quand on se lance en politique. Il faut parfois y aller avec le gros bon sens, ou respecter les règles.»

Ce n’est pourtant rien qui va atténuer sa passion pour la politique ou son niveau d’engagement, pas plus que ça la freinera dans sa recherche de manières d’intéresser davantage les citoyens aux affaires municipales.

Et la politicienne pourra toujours se tourner vers la famille, «son pivot», dont ses parents, qui résident encore dans la maison familiale à Waterloo. «Ma mère a collé une affiche de moi sur un fauteuil dans le salon pour me voir un peu plus. On a le même sens de l’humour. Ils ont été négligés depuis le début de la campagne électorale, j’ai du temps à rattraper avec eux.»

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