Un autre son de cloche sur la sauvegarde de l’église Saint-Simon d’Abercorn

PATRIMOINE. La conseillère municipale d’Abercorn, Patricia McCollough, a désiré répondre à l’article paru la semaine dernière dans le Journal Le Guide concernant l’avenir de l’église Saint-Simon. Si elle se prononce contre l’idée d’un centre communautaire, elle soutient que tous les conseillers souhaitent «qu’il se passe quelque chose avec [les] bâtiments» du cœur du village.

«On a deux activités par semaine, on ne peut pas faire vivre un centre communautaire, affirme-t-elle. On a 400 âmes. Si ça se bousculait aux portes et qu’on avait des problèmes d’horaire à la salle de l’âge d’or à la mairie, on reconsidérerait. Là, il y a les joueurs de cartes le jeudi soir et les tricoteuses la semaine. Ça ne justifie pas un centre communautaire.»

Mme McCollough rappelle également le projet d’un promoteur qui désire faire un café avec une résidence d’artiste.

«Il y a un promoteur qui reluquait l’église anglicane. Là, il va peut-être plus jeter son dévolu sur le Women’s Institute parce que ce sont les deux bâtiments les plus adaptables pour faire quelque chose à moindre coût. On veut tous redynamiser économiquement le centre-ville. Le promoteur qui veut faire un café avec une résidence d’artistes, un petit commerce comme ça, ce serait fantastique. Oui, on veut qu’il se passe de quoi, mais pas se retrouver avec un éléphant blanc.»

La conseillère ne se dit pas non plus contre la création d’un organisme sans but lucratif, mais a certaines réserves.

«Personne n’est contre un OSBL non plus, mais un OSBL, c’est autonome. C’est sûr que si un OSBL qui se présente, on va l’appuyer et on va l’aider avec le pacte rural ou avec des lettres d’appui pour des subventions, mais pas pour piger dans les réserves.»

Mme McCollough critique également le maire Guy Gravel en soutenant qu’il travaille plus avec l’ex-conseiller Alain Sylvestre, qui fait partie du groupe citoyen qui tient une consultation sur l’avenir de l’église, qu’avec le conseil en place.

«C’est sûr qu’une communauté se divise quand le maire essaie de travailler avec des démissionnaires plutôt qu’avec le conseil existant, déclare-t-elle. C’est effectivement ce qui se passe.»

Le maire avait indiqué au Journal Le Guide la semaine dernière vouloir se dissocier du groupe citoyen qui tient un questionnaire au sujet de l’avenir de l’église Saint-Simon.

Sondage

Comme l’avait indiqué le maire Guy Gravel, certains conseillers voulaient tenir un sondage pour prendre le pouls de la population quant à la possibilité que la Municipalité fasse l’acquisition de l’église pour la transformer en centre communautaire. Le sondage avait finalement avorté puisque quatre des six conseillers municipaux voulaient y inclure trois bâtiments, l’église Saint-Simon, l’église anglicane et la petite école rouge.

«On voulait absolument que les trois bâtiments soient là avec les bons chiffres de l’étude [commandée par l’Association de la culture et du patrimoine d’Abercorn (ACPA)]. L’ACPA l’avait fait pour les trois édifices. On voulait présenter les trois. Quand je lis que c’est antidémocratique ce qu’on a fait, c’est plutôt eux autres, ils voulaient juste Saint-Simon. Tellement juste Saint-Simon qu’ils préféraient ne pas avoir de sondage auprès de la population. On trouvait que l’exercice le plus démocratique qui était, c’était de mettre les trois bâtiments avec la réalité des coûts des trois. Ils n’ont pas voulu.»

Mme McCollough relate une demande de l’ex-conseiller Alain Sylvestre, qui aurait voulu créer une fiducie pour gérer l’église Saint-Simon, une demande refusée de la part de la Municipalité.

«C’est très engageant pour une petite municipalité d’accepter quelque chose comme ça. Donc, on n’a pas accepté la proposition comme telle de M. Sylvestre et ses compagnons de faire une fiducie dans les termes qui étaient annoncés. C’était trop engageant monétairement et même ça engageait nos ressources humaines. De la façon que la fiducie était présentée, ça ressemblait à un comité ad hoc qui relève, comme le [comité consultatif d’urbanisme], de la Municipalité. C’était complètement inacceptable.»

Montant des rénovations

Le maire Guy Gravel avait indiqué en entrevue se rappeler qu’il «y avait des frais assez importants, environ 250 000 $, à mettre sur l’église Saint-Simon pour qu’elle soit en parfait état».

Vérification faite, dans l’étude de l’ACPA, dont le Journal Le Guide a obtenu copie, le sommaire des coûts budgétaire des corrections, de la remise à niveau et des frais d’exploitation pour l’église Saint-Simon s’élève à 594 000 $, un montant actualisé sur cinq ans incluant une somme de contingence de 15 %. En y retirant les frais d’exploitation annuels, le montant s’élève à environ 517 000 $.