Un chien attaque une ado de 13 ans en plein visage

Morsures au visage, lacérations au bras et blessures à la main: une ado de 13 ans a été la cible d’une attaque sauvage d’un chien, le 28 décembre dernier, alors qu’elle visitait sa tante à Lac-Brome. Déçus des soins de santé reçus et de la règlementation en vigueur, le père de la jeune fille, Frank Fiorillo, et sa conjointe Isabelle Roy partent en croisade pour faire changer les choses.

 

La veille de l’agression, le 27 décembre dernier, la tante de l’adolescente de 13 ans, a accueilli un Bouvier bernois errant à son domicile du chemin Fulford à Lac-Brome. «J’ai essayé de flatter le chien. Il était super gentil, super colleux», dit Amélie Fiorillo. 

 

Le lendemain avant-midi, les choses se sont toutefois gâtées. L’amie d’Amélie a pris un contenant de café. Le chien est allé voir, mais il est revenu. «Il semblait déçu. Il faisait des bruits. Il s’est levé pour attaquer mon amie, mais il m’a attaqué au visage», se rappelle la jeune fille. Elle est alors tombée à genou. L’animal lui a attrapé l’avant-bras droit avec sa gueule et l’a secoué comme si elle était une poupée de chiffon. Lorsque l’agression a cessé, la petite voyait plein de sang, était étourdie et avait mal au cœur.

 

Arrivée à l’hôpital BMP peu avant 11h, Amélie passe au triage. À 16h, un signalement de morsures est fait à la SPA. À 21h, toujours à l’urgence, la jeune fille ressent le besoin de changer son pansement au menton. À ce moment-là, le personnel prend connaissance de l’ampleur de sa plaie. «Ils ont dit qu’ils ne touchaient pas à ça, qu’ils voulaient faire une greffe de peau», raconte Amélie. «On voyait la gencive et la dent à travers sa plaie», ajoute son père, Frank Fiorillo.

 

Ce dernier dit avoir fait des pieds et des mains pour que sa fille reçoive les soins nécessaires. Trois heures après un traitement à l’eau saline et un curetage de la plaie, le personnel s’est rendu compte que la jeune fille n’avait pas reçu de traitement contre la rage.

 

Plus de 12h après son arrivée à BMP, elle est transférée à l’Hôtel Dieu à Sherbrooke pour rencontrer un plasticien, mais des problèmes dans le transfert de son dossier ont pour effet de rendre la chirurgie impraticable.

 

C’est finalement au Centre hospitalier de Saint-Jérôme, où elle est transférée pour être plus près de chez sa mère, qu’Amélie a pu recevoir un traitement contre la rage. 

 

De son côté, l’hôpital BMP, par la voix de son directeur général, Bruno Petrucci, indique qu’elle ne peut commenter ce dossier. «On ne peut pas donner des informations confidentielles», dit-il.

 

Il précise toutefois qu’une plainte a été déposée au responsable de la salle d’urgence en lien avec le dossier d’Amélie Fiorillo. «Cette plainte sera évaluée», ajoute M. Petrucci.

 

Au niveau du temps d’attente, le patron de l’hôpital ne cache pas qu’un bon flot de gens s’est rendu à l’urgence cette journée-là. «Ce n’est pas parce qu’il manquait de personnel. Il ne manquait pas de médecins et il y avait même un orthopédiste à l’urgence. Le taux d’occupation dépassait le 100%», explique Bruno Petrucci.
 

 

De meilleurs règlements
Carl Girard, responsable de la SPA des Cantons, affirme avoir rencontré la famille ainsi que le propriétaire du chien. Le chien a également été évalué.

 

«J’ai émis des recommandations et j’ai signé deux amendes, une pour errance et l’autre pour nuisance, à cause de la morsure», explique-t-il.

 

Le montant des amendes est établi en vertu du règlement municipal de la Ville de Lac-Brome. Le greffier de la municipalité, Alain Roy, n’a pas retourné les appels du Guide.

 

Frank Fiorillo veut que la règlementation soit plus complète. Des médailles obligatoires, un registre, des pancartes sur les propriétés et des assureurs obligatoirement informés font partie des demandes de l’homme. «Je veux que les policiers prennent en charge les enquêtes et qu’on arrête de mandater les chenils», enchaîne-t-il.

 

Le père de famille entreprend également des procédures judiciaires contre le propriétaire du chien, ainsi que contre l’hôpital BMP. Il entend également poursuivre la Ville de Lac-Brome.

 

Le résident de Shefford veut aussi faire une campagne. «Je veux sensibiliser les gens que ça peut arriver à d’autres enfants. On est tous sur le même pied d’égalité.» Après les journaux, l’homme veut faire front commun avec d’autres victimes et ultimement rencontrer le député pour faire bouger les choses. «Il ne faut pas que ça se reproduise», conclut sa conjointe.

 

Le bouvier bernois, un chien pourtant reconnu pour sa gentillesse, a causé d’importantes blessures au bras de l’adolescente de 13 ans. Son tendon a été partiellement sectionné. (Photo: Courtoisie)