TOURISME. Un nouveau groupe s’active dans le dossier de la vente du Mont Sutton. Les trois investisseurs, les frères Philippe et Daniel Thirion de Sherbrooke, et Louis Beauregard de Sutton, sont prêts à allonger la somme de 7 M$ pour mettre la main sur la station de ski.
«On connait Mont Sutton depuis longtemps, on l’aime et nous sommes des amateurs de plein air. On veut l’acheter pour ces raisons. Nous croyons avoir une belle vision pour la montagne. Nous sommes conscients de l’axe environnemental qui existe autour d’elle», précise Philippe Thirion, un comptable agréé. Ce dernier est à ne pas confondre avec son homonyme estrien qui a fait la manchette pour de mauvaises raisons au cours des années passées.
Le groupe souhaite pour l’instant réserver les grandes lignes de sa vision à l’intention des actionnaires majoritaires, la famille Boulanger, fondateurs de l’entreprise il y a plus de 55 ans. «Nous trouvons qu’ils ont fait de Mont Sutton quelque chose de vraiment beau et de sain du point de vue environnemental. On veut continuer dans cette voie-là. L’acceptabilité sociale du projet compte aussi beaucoup pour nous.»
L’offre déposée se chiffre à 3,8 M$ pour l’entité Ski Sutton inc. et à 1,5 M$ pour sa dette, pour un total de 5,3 M$. Les trois investisseurs sont prêts à faire grimper leur proposition à 7 M$ afin de faire l’acquisition de toutes les compagnies impliquées dans la gestion de Mont Sutton.
Une première offre de 4,3 M$ avait été faite à la fin janvier par un groupe incluant l’actuel directeur général de la station Jean-Michel Ryan. Elle avait été acceptée par la famille Boulanger, les actionnaires majoritaires, et doit être soumise aux actionnaires minoritaires lors d’une assemblée le 8 mars prochain.
Le groupe Thirion-Beauregard dit n’avoir toujours pas reçu de réponse de la part des gestionnaires. «Nous aurions aimé entrer en contact avec eux avant, mais, selon la loi, l’offre déjà déposée nous en empêchait. C’est pour cette raison que l’on suit cette procédure.»
Du côté de la famille Boulanger, on s’est fait avare de commentaires. «L’offre est présentement étudiée par le conseil d’administration de Ski Sutton inc., de même que par les conseillers financiers et juridiques. On ne sait toujours pas si elle sera acceptée ou refusée», indique Mireille Simard, coordonnatrice des communications au Mont Sutton.
Autre essai
Louis Beauregard n’en est pas à ses premières démarches pour se porter acquéreur des actifs du Mont Sutton. Une première tentative infructueuse avait eu lieu début 2011, en compagnie de son frère Alex. Suite à cet épisode, les deux réclament 1 M$ aux actionnaires majoritaires de Ski Sutton inc., selon une poursuite déposée en Cour supérieure en octobre.
Bien qu’il n’y ait toujours pas eu d’échanges à cet égard, le groupe Thirion-Beauregard souhaite également s’entendre avec Conservation de la Nature Canada en vue de l’acquisition, par l’organisme, d’une partie des lots du Dos de l’orignal, qui pourront être reliés à la réserve naturelle des Montagnes-Vertes.
Du développement immobilier?
Dès son annonce, jeudi dernier, cette nouvelle offre en a fait réagir plus d’un sur les médias sociaux. Certains ont notamment dit craindre que les intentions de ce nouveau groupe soient orientées vers le développement immobilier, ce que réfute Philippe Thirion.
«Ce n’est absolument pas notre vision, on pense justement que Sutton se distingue de tout ce qui existe au Québec en terme de montagne de ski, et on ne veut pas déroger à cela. On se doit de rester dans cette ligne de pensée, c’est une formule qui fonctionne pour Sutton.»