SUTTON. Un projet de 14 immeubles polarise le débat à Sutton, de par son emplacement. Les élus ont récemment retardé le moment où ils devront se prononcer sur deux des dérogations mineures et le dossier sera renvoyé sur la table du comité consultatif d’urbanisme (CCU).
Le projet du promoteur Louis Beauregard regroupe huit jumelés, un triplex, trois unifamiliales et deux édifices multilogements. Le terrain visé a une superficie de deux hectares, et se trouve à proximité de la rivière Sutton. Il débouche sur la route 139. Une rue y sera construite.
D’après M. Beauregard, le projet vient combler un besoin criant de résidences abordables, destinées aux personnes à revenus moyens, ainsi qu’aux jeunes familles.
Quatre dérogations mineures
Un groupe de citoyens se dit toutefois préoccupé par plusieurs pans du projet, dont ses impacts sur l’environnement et le nombre de dérogations mineures (4) nécessaires à sa réalisation.
Le nœud de leurs revendications se situe par contre ailleurs; ils craignent qu’une bonne partie du développement se fasse dans un milieu humide et prétendent également qu’il se trouverait en zone inondable.
Or, pour le promoteur Louis Beauregard, il n’en est rien. Ce dernier affirme avoir fait ses devoirs avant d’avoir complété l’acquisition des lots, en août 2015.
«Une fois qu’il était clair qu’on était loin de la rivière, de la bande riveraine et que la zone inondable était déterminée, nous sommes allés de l’avant», explique-t-il, tout en précisant que la zone inondable «touche un petit coin» du terrain le plus au nord.
«Nous étions conscients des enjeux, et nous voulions faire quelque chose qui a du sens.»
Il mentionne aussi avoir été sensible à la question de la densité. «Nos lots ont 24 m de large et on y implante deux portes. La règlementation concernant la densité de cette zone nous permettrait, en augmentant les lots à 25 m, d’y construire des édifices à 12 logements.»
Les avis d’experts proviennent des firmes Tetra Tech et Avizo. Ils ont permis, notamment, d’établir la ligne des hautes eaux, de délimiter la bande riveraine et de faire une étude sur les impacts environnementaux.
«Pourquoi avoir besoin d’une troisième étude après toutes ces démarches?» s’interroge le promoteur immobilier.
Entre les mains du CCU
Lors d’une séance extraordinaire, lundi, il a été convenu que le dossier revienne entre les mains du CCU, pour, entre autres, réduire le nombre de dérogations, selon ce que laisse entendre le directeur de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire Réal Girard.
Ce dernier refuse de s’avancer sur un quelconque échéancier.
«Nous irons le plus rapidement possible, mais tout dépendra des informations complémentaires dont nous aurons besoin, et du temps qu’il faudra pour les obtenir.»