«Une bouffée d’amour» – Marie-Claude Galipeau, organisatrice

Une véritable bouffée d’amour, voilà ce à quoi ont eu droit les proches d’Alexandra Laliberté et de Natasha Lavigne, samedi avant-midi, lors d’une marche silencieuse organisée dans les rues de Cowansville en mémoire des deux disparues.

Un an après cette violente embardée qui a coûté la vie aux deux jeunes filles, entre 100 et 200 personnes ont dévalé dans le silence la rue Church de l’église Ste-Thérèse à la Plage municipale de Cowansville. «De voir tout ce monde, ça fait du bien», a confié Jeffrey Lavigne, le père de Natasha, au JournalLeGuide.com. Il n’était pas le seul à être émotif. «C’est difficile de savoir qu’on les a perdues, que ça fait encore aussi mal qu’avant», a confié Colleen Gendron, une amie des disparues, quelques minutes avant le départ. À ce moment, la mère d’Alexandra était fébrile. «C’était une journée attendue. Ça ne se décrit pas le mal de vivre tous les jours avec ça. C’est toujours des montagnes russes», raconte Tina Laliberté, la mère d’Alexandra.

Après une prestation musicale offerte par Michael Lagimonière, le cousin d’Alexandra qui a écrit la chanson La belle Alexe, les marcheurs ont pris le départ pour le parcours total d’environ 4,6 km. «C’était un hommage envers ma cousine. En écrivant cette chanson, je voulais que les gens aient en sourire dans leur visage», explique le rappeur connu sous le nom de Mic L.

Les mères des deux victimes portaient sur elle la photo de leur fille disparue, tandis que les autres marcheurs arboraient un ruban blanc et mauve en leur mémoire. À mi-parcours, le convoi s’est arrêté à la Plage de Cowansville où Diamonds et Don’t you worry child ont joué. Félix Laliberté et Andrew Lavigne, les frères des deux filles, ont offert à leur sœur un bouquet de ballons qu’ils ont laissé envoler vers le ciel. Les deux mamans se sont ensuite longuement étreintes.

La sécurité avant tout

Rapidement, un message prônant la sécurité routière a fait surface. Vitesse excessive, alcool et drogue au volant, textos, tous les comportements à risque y ont été inclus. «On espère que le message va passer. Si on en sauve juste un… Il faut que justice soit rendue. Il faut que les sentences deviennent plus sévères pour que ces jeunes-là arrêtent. Les amis proches des filles n’ont rien compris. Ça a arrêté pour trois semaines et après, ça a recommencé. Il faut vraiment que quelque chose arrive», indique Lyne Hébert, la mère de Natasha.

«Je suis contente de voir que tout le monde est là pour les filles. La vitesse, c’est une cause qu’il faut appuyer. Il faut que ça arrête. On fait ça pour sensibiliser. Oui, les filles sont parties, mais ce sont ceux qui restent qui sont touchés. C’est difficile de vivre avec ça quotidiennement», ajoute Tine Laliberté.

«Je n’arrête pas de penser qu’on ne devrait pas être là aujourd’hui tellement que ces accidents sont évitables. J’espère que le message passe. Ça doit être difficile pour les familles, mais l’initiative est superbe pour se souvenir de ces deux jeunes femmes qui ne sont plus avec nous. Dire que c’est malheureux, c’est peu dire. Avoir autant de monde un samedi matin, ça vaut cher pour les proches. La sécurité routière, c’est essentiel. C’est ce qu’il faut retenir», a exprimé David Jones, l’oncle de Natasha. Ce dernier s’est dit surpris de constater la présence d’autant de jeunes.

«C’est une grosse bouffée d’amour pour les familles. Le message passe. S’il faut le refaire chaque année, on le fera chaque année. On laisse aller les choses. L’intérêt est là. C’est magnifique», a conclu Marie-Claude Galipeau, l’organisatrice de la marche.