Une facture d’entretien de 10M $ à Sutton?

Crevasses, boue, inondations, affaissements. Depuis quelques années, les chemins de gravier de la municipalité de Sutton se trouvent dans un piteux état en raison d’un manque d’entretien. La note pour la mise à niveau de ces rues pourrait coûter cher aux contribuables suttonnais. La facture s’élèverait à 10M $, a appris JournalLeGuide.com.

Le piètre état des chemins de gravier a refait surface lors d’une récente rencontre citoyenne au cours de laquelle des participants n’ont pas manqué de souligner la désuétude des routes de campagne qui sillonnent le territoire de Sutton.

 

Habituellement, un chemin non pavé possède une base de roches et de gros cailloux. Cette base doit être surmontée d’une couche de gravier d’une épaisseur d’environ 10 pouces et cette surface doit être retravaillée constamment en forme de couronne afin de favoriser l’écoulement de l’eau. Or, cette couche se dégrade rapidement à cause de la circulation automobile, par l’érosion de l’eau et plusieurs autres facteurs naturels.

 

Et voilà que la municipalité de Sutton est présentement aux prises avec des chemins qui n’ont pas été rechargés de gravier depuis plus de 15 ans. Une situation qui donne de sérieux maux de tête aux automobilistes qui circulent sur ces routes.

 

«Avant, le gouvernement provincial s’assurait de mettre du gravier sur nos routes», indique Pierre Pelland, l’ex-maire de Sutton. Au cours des années 90, Québec a cependant décidé de refiler la gestion des chemins aux municipalités, à l’exception des routes provinciales (Transports Québec).

 

Cela signifie que l’entretien des routes de gravier est maintenant sous la responsabilité des municipalités, mais Sutton n’a pas investi d’argent pour maintenir un certain niveau de qualité. «Les chemins ont perdu environ trois quarts de pouces de gravier chaque année», explique M. Pelland. Ce dernier avait soulevé cette problématique il y a plus d’un an déjà. Il affirme également que de nombreuses municipalités sont affectées par ce mal, pas seulement la sienne.

 

«En ce moment, on ne corrige pas la situation. On ne fait que la maintenir. Pour remettre ces chemins en état, il faudrait dépenser près de 600 000$, chaque année, durant plus de 15 ans», ajoute M. Pelland. De quoi faire rapidement monter la facture à 10M $.

 

En décembre 2012, le conseil de ville en place avait décidé de ne pas effectuer des travaux de pavage sur les routes de gravier, notamment sur le chemin du Mont-Écho.  Leurs obligations financières ne leur permettaient pas d’entamer de tels travaux. 

 

Un problème persistant

Le conseil de ville de Sutton est d’avis que cette situation est préoccupante. Winston Bresee, conseiller municipal et responsable du comité des travaux publics, croit que l’état des chemins de gravier s’est détérioré depuis quelques années.

 

«10M $ est une somme envisageable si on parle d’infrastructures, d’aqueduc(…). Mais ces travaux devront être échelonnés sur dix, voire même 15 ans. À court terme, nous comptons maintenir et améliorer graduellement l’état des routes. Notre objectif est d’aller dans l’autre sens», indique M. Bresee.  

 

Sutton compte près de 250 kilomètres de routes de gravier. L’aménagement et la restructuration de ces chemins nécessiteront de bons investissements. M Bresee soutient que ce sera un travail échelonné sur plusieurs années.

 

«Le budget de la voirie n’a pas vraiment augmenté depuis les vingt dernières années, même si les coûts augmentent. Aujourd’hui, on doit faire face à ça. Il faut maintenant injecter de l’argent pour nos routes, mais on ne veut pas augmenter les taxes. On coupe où maintenant? Il faut trouver un juste milieu», ajoute-t-il.

 

Une préoccupation en 2014

À Sutton, les élus et la direction générale sont à peaufiner le budget 2014. D’après le maire Louis Dandenault, des fonds seront octroyés spécifiquement pour l’entretien des routes de gravier dans le prochain exercice financier.

 

«Nous avons écouté ce que les citoyens avaient à dire à ce sujet. Nous voulons revenir à un équilibre. Nous avons prévu mettre plus d’argent dans l’entretien des routes en 2014, mais nous voulons le faire sans que d’autres services soient atteints», indique M. Dandenault.