Val-des-Cerfs: une année scolaire pleine d’ajustements et de remises en question

ÉDUCATION. La dernière année scolaire laissera sa marque dans l’histoire du Québec. Le directeur général de Val-des-Cerfs, Éric Racine, profite de l’arrivée des vacances estivales pour en dresser un premier bilan.

À peine revenus de leur semaine de relâche scolaire, les élèves et enseignants ont eu toute une surprise, le 14 mars dernier, lorsque le premier ministre Legault a annoncé la suspension des cours en raison de l’apparition d’un nouveau coronavirus.

Si les deux semaines subséquentes ont pris la forme de vacances non planifiées, le ministère de l’Éducation et les divers intervenants du réseau scolaire ont réagi très vite en développant un programme d’enseignement à distance.

«Les enseignants et les professionnels du réseau ont été mis à contribution dès le début afin de permettre aux élèves de poursuivre leurs apprentissages à la maison. On doit également une fière chandelle aux parents qui ont accepté d’assurer le suivi auprès de leurs enfants tout en faisant du télétravail à domicile. C’est cet effort collectif qui a permis de sauver l’année scolaire», indique M. Racine.

Le personnel du centre administratif de Val-des-Cerfs et des services de garde scolaires ont également dû réagir rapidement quand le gouvernement a décidé d’implanter des services de garde d’urgence dans les écoles, dès le 16 mars, afin de permettre aux travailleurs des services essentiels de vaquer à leurs occupations.

«Onze de nos établissements ont accueilli les enfants des travailleurs essentiels jusqu’à la réouverture des écoles», résume le DG.

Préparation de la rentrée

Selon Éric Racine, la préparation du retour en classe n’a pas non plus été une mince affaire.

«Nous souhaitions de tout cœur que les enfants puissent revenir en classe pour terminer leur année scolaire. Mais, en ouvrant les écoles, on devait s’assurer que les bâtiments soient sécuritaires et que les règles d’hygiène ou de distanciation physique édictées par la Direction de la santé publique soient appliquées correctement. Pas besoin de vous dire que l’imagination et le sens de l’organisation des membres du personnel ont été sollicités de toutes sortes de façon», signale le principal porte-parole de Val-des-Cerfs

La CNESST a dépêché des inspecteurs dans une dizaine d’établissements scolaires de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska afin de s’assurer que tout était en règle.

«Les mesures mises en place dans nos écoles étaient conformes aux attentes gouvernementales. Il nous a bien fallu apporter quelques petits ajustements – certaines flèches directionnelles n’étaient pas assez grosses pour être bien visibles – mais rien de majeur», poursuit M. Racine.

Retour en classe

Le 11 mai, Val-des-Cerfs a été en mesure d’accueillir la totalité des élèves du primaire désirant reprendre les cours sans avoir à recourir aux écoles secondaires vacantes. Des bibliothèques et certains locaux dédiés à la musique, à l’anglais ou à l’informatique ont cependant été transformés en classes de façon temporaire.

«Au total, 57 % des élèves du primaire ont réintégré leur école. Certains y ont passé les six dernières semaines alors que d’autres n’y ont passé que quelques jours. Les parents étaient autorisés à retourner leurs enfants en classe, semaine après semaine, dès qu’ils le désiraient. Au total, 559 élèves ont rejoint leurs camarades de façon progressive. Les 78 derniers se sont pointés à l’école huit jours avant la fin de l’année scolaire», résume le directeur général.

À la demande des autorités scolaires, de nombreux parents ont accepté d’assurer le transport de leurs enfants pendant six semaines, de manière à permettre aux autres enfants de voyager en autobus de façon sécuritaire.

«Comme les normes prévoyaient un maximum de douze enfants par autobus, soit quatre fois moins que la capacité du véhicule, on n’y serait pas arrivé sans la précieuse collaboration des parents», tient à préciser M. Racine.

Ce dernier prend soin d’ajouter que les élèves ont fait preuve de beaucoup de discipline et de résilience.

«Les enfants connaissaient déjà leur école, mais certains d’entre eux ont dû s’habituer à un nouvel enseignant, un nouveau local de classe ou un nouvel horaire de dîner. Ils se sont bien adaptés et méritent des félicitations», insiste-t-il.

Personnel de remplacement

Pas moins de 375 enseignants, secrétaires, concierges et autres de Val-des-Cerfs ont demandé une exemption de retour au travail, en mai dernier, en raison de leur état de santé.

Cela équivaut à plus de 10 % des 3300 employés à temps plein et à temps partiel de cette organisation.

«Au final, 281 demandes d’exemption – incluant celles de 151 enseignants du primaire – ont été acceptées. C’est autant d’employés qu’il a fallu remplacer au pied levé», explique le principal porte-parole de Val-des-Cerfs.

Afin de pourvoir les postes vacants, la commission scolaire a fait appel aux services des enseignants du secondaire qui, «dans un esprit de collégialité», ont accepté d’être redéployés dans les écoles primaires.