120 gestionnaires et élus réinventent la gouvernance

ORGANISATION. Environ 120 gestionnaires et élus, des administrateurs du domaine public et du domaine privé, ont répondu à l’invitation de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs. L’organisme tient ce jeudi le premier colloque sur la gouvernance qui inclut des intervenants de la santé, de l’éducation et des municipalités.

Quand on parle de gouvernance, le nom qui nous vient en tête est celui de Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées (IGOPP). Rencontré quelques minutes avant le début des activités, il se disait emballé par l’initiative.

«Val-des-Cerfs a frappé dans le mille. La santé, l’éducation et le municipal, c’est 75% de l’argent du Québec. Il faut savoir comment travailler ensemble», a souligné le conférencier.

Celui-ci avait d’ailleurs l’intention d’aborder le thème de la décentralisation. À son avis, «il faut que les fonctionnaires de Québec lâchent le morceau. Il y a trop de contrôle. Les organismes locaux n’ont pas assez d’autonomie».

Une position qui risque de lui attirer la sympathie des participants. Michel Nadeau va même jusqu’à douter de l’utilité des conseils d’administrations d’hôpitaux dans le contexte actuel. «Est-ce qu’ils décident de quelque chose?», demande-t-il.

L’expert avance que les directions d’hôpitaux devraient avoir le pouvoir et la responsabilité de s’entendre eux-mêmes avec leur équipe de médecins sur l’organisation du travail. «Les structures régionales, on doit abolir ça. Ça étouffe le local», croit M. Nadeau.

Val-des-Cerfs, un exemple

Le DG de l’IGOPP a aussi fait l’éloge du modèle Val-des-Cerfs. «Ils ont l’obsession de la reddition de compte. Ça, c’est la bonne voie si l’on veut bien gérer l’argent des contribuables», estime-t-il.

Michel Nadeau propose:

– Décentraliser le pouvoir des ministères.

– Abolir les structures régionales

– Donner plus de pouvoirs aux administrateurs locaux.

– Rémunérer les membres de conseils d’administration pour les motiver et les rendre plus imputables.

– Tenir les réunions à huis clos et des assemblées publiques semestrielles.