Banc d’essai pour l’implantation d’un système de transport collectif à Bromont

MUNICIPAL.  Confrontée à un achalandage accru, la Ville de Bromont envisage l’implantation d’un système de transport collectif sur son territoire. Un projet-pilote, mené en collaboration avec la MRC de Brome-Missisquoi, devrait lui permettre dans les prochains mois de vérifier l’intérêt des citoyens, visiteurs et travailleurs pour un tel service.

Le maire Louis Villeneuve signale que l’idée n’est pas nouvelle et que l’ancien conseil municipal songeait déjà à un tel projet . « J’avais commencé à travailler là-dessus avec mon collègue Pierre Distillio, à l’époque où je siégeais comme conseiller municipal. On a repris le dossier après l’élection de 2017 », indique-t-il.

La conseillère municipale Claire Mailhot, actuelle responsable du dossier, ajoute que les élus ont eu une première discussion avec des membres de la communauté d’affaires, voilà trois ans. « Les gens d’affaires étaient déjà prêts à embarquer et on peut penser qu’il en est toujours ainsi. Le transport est un enjeu important en période de pénurie de main-d’œuvre », précise-t-elle.

Le maire Villeneuve prend également soin de rappeler que Bromont compte beaucoup de jeunes familles et que bon nombre de parents doivent « faire du taxi » pour accommoder leurs enfants. Un système de transport devrait donc être accueilli avec enthousiasme au sein de la population. Les visiteurs et touristes de passage dans la région devraient également y trouver leur compte.

« Il ne faut pas oublier que Bromont compte plus de 10 000 habitants et accueille au-delà de deux millions de visiteurs chaque année. Ça fait beaucoup d’usagers potentiels », avance M. Villeneuve.

PROJET-PILOTE DE DIX SEMAINES

Les élus municipaux de Bromont estiment que le temps n’est plus à la réflexion, mais à l’action.

« Le besoin est là, immédiatement. Il faut mettre la machine en marche », affirme Mme Mailhot.

« L’important, c’est que ça fonctionne bien… et rapidement ! », renchérit son collègue Louis Villeneuve.

La Municipalité a formé un comité de travail et embauché un consultant externe, François Vaes, pour l’accompagner dans la réalisation d’un projet-pilote de dix semaines. La MRC de Brome-Missisquoi, principal maître d’œuvre en matière de transport collectif dans la région, est également associée à cette démarche.

« M. Vaes a notamment travaillé chez Transdev et possède une solide expertise en matière de transport de personnes », précise Francis Dorion, directeur adjoint à la MRC de Brome-Missisquoi. Bromont aura recours à un banc d’essai « pour voir comment les choses se passent et vérifier si les gens adhèrent au projet ». Pour les besoins du projet, des autobus sillonneront le territoire du 31 juillet au 11 octobre.

« On parle de deux circuits distincts: un premier pour le village qui sera opérationnel sept jours sur sept et un autre pour le parc des Sommets, un site très fréquenté durant le week-end », résume Mme Mailhot.

Les autorités ont choisi d’offrir le service sur une base gratuite durant le projet-pilote.

« La gratuité du service devrait aider à maximiser l’achalandage et faciliter le suivi en éliminant l’émission de billets et la manutention d’argent », explique M. Dorion.

DES DÉTAILS À RÉGLER

Certains détails restent à finaliser avant la mise à l’essai du système de transport.

La MRC de Brome-Missisquoi devra notamment dénicher un fournisseur disposant d’une flotte d’autobus de 25 places alors que la Ville de Bromont aura à déterminer l’emplacement d’un stationnement incitatif.

« Le service de navettes va relier différents sites (campings, montagne, rue Shefford, etc.) avec des arrêts à heures fixes. L’horaire pourrait être ajusté en fonction de la réponse des usagers », indique M. Dorion.

La Ville de Bromont assumera les coûts du projet-pilote, mais la MRC contribuera à la mise en place du service en puisant dans une enveloppe de 1,5 M$ provenant du Fonds régions et ruralité.

UNE PREMIÈRE ÉTAPE

La conseillère Claire Mailhot perçoit le projet-pilote comme la première étape d’un projet plus ambitieux qui permettra d’intégrer l’ensemble des moyens de transport (autobus, taxis, covoiturage, etc.) dans le but de réduire la congestion automobile et les besoins en cases de stationnement. « Avant de dire qu’un système de transport collectif n’est pas rentable, dit-elle, on doit considérer les coûts engendrés par l’aménagement d’espaces de stationnement, la construction ou la rénovation des routes et des ponts requis par la circulation automobile. »

Le maire Villeneuve fait également valoir que le transport collectif contribue à la réduction des gaz à effet de serre et à la réduction du nombre de véhicules par habitant.

« L’arrivée d’un système de transport collectif pourrait notamment permettre à certaines familles de se départir de leur deuxième voiture », poursuit-il.

La MRC de Brome-Missisquoi travaille à la mise sur pied d’un laboratoire d’innovation en mobilité intelligente et territoriale (LIMIT) et compte s’inspirer de l’expérience de Bromont.