Bolton-Ouest: le projet de périmètre urbain sur la glace
Le débat qui entoure la création d’un périmètre urbain, qui faciliterait la construction résidentielle, soulève encore les passions à Bolton-Ouest. À la suite de la consultation publique du 13 juin dernier, la MRC de Brome-Missisquoi préfère attendre avant d’autoriser officiellement une zone de type résidentielle rurale dans cette municipalité.
Francis Dorion, directeur de l’aménagement du territoire à la MRC de Brome-Missisquoi, confirme que les maires prendront le temps nécessaire avant de rendre un verdict final.
«C’est un dossier vraiment complexe et émotif à la fois. Comme il y a de nouvelles options sur la table et que d’autres informations nous ont été acheminées, la MRC préfère attendre encore un peu avant de statuer pour de bon», résume-t-il.
Durant l’assemblée de consultation, des citoyens ont avancé l’idée d’instaurer un règlement de contrôle intérimaire, local ou régional, afin de s’assurer que les dispositions du schéma d’aménagement de 2008 soient appliquées.
«Ça fait partie des solutions possibles. Les maires en ont discuté», répond M. Dorion.
Un village divisé
Une bonne partie des quelque 70 citoyens, présents à l’assemblée, étaient résolument contre le projet actuel. Plusieurs ont réclamé haut et fort un référendum, rappelant que 381 personnes ont signé une pétition contre le concept de périmètre urbain tel que préconisé par la municipalité.
L’avocate sherbrookoise Johanne Brassard a plaidé, au nom d’un groupe de citoyens, l’importance de faire preuve de prudence.
«Nous devons vous aviser que nos clients n’ont pas l’intention de faire en sorte que le joyau que représente ce territoire de Bolton-Ouest soit défiguré à jamais par un tel projet et qu’ils espèrent ne pas avoir à utiliser des recours judiciaires pour éviter un tel résultat», a mentionné Me Brassard.
Renaissance Lac Brome a également manifesté son inquiétude. «Nous sommes convaincus que ce projet aura des répercussions majeures pour les prochaines générations. On ne peut pas s’appuyer sur des études et analyses incomplètes», rappelle le secrétaire Pierre Beaudoin.
Une autre citoyenne, Colette Vézina, a livré un témoignage vibrant, assurant que le projet du Mont Foster a changé sa vie négativement.
«Le trafic occasionné par les camions force les résidants à fermer leurs fenêtres, même lorsqu’il fait beau. Et ça commence très tôt le matin. Ce n’est plus vraiment agréable de vivre ici», lance-t-elle.
Dans cette vague de protestations, des citoyens présents dans la salle, se montrant plus discrets, affirment que le maire Badger a raison de favoriser la création d’un périmètre urbain.
«Le conseil municipal a tout à fait raison d’aller de l’avant. Si rien ne se passe au niveau du développement résidentiel, notre village va mourir à petit feu», a déclaré une d’entre elles.