Brome-Missisquoi ambitionne de devenir la première MRC accessible de la province
ACCESSIBILITÉ. L’Association des personnes handicapées physiques de Brome-Missisquoi (APHPBM) lance une offensive pour l’accessibilité universelle. Avec sa campagne de sensibilisation, qui compte sur le préfet de la MRC, Patrick Melchior, comme président d’honneur, elle souhaite que Brome-Missisquoi soit la première MRC accessible du Québec.
« La première étape, avec l’Association qui travaillait déjà fort en ce sens, c’était de convaincre le politique qu’il faut que ça se passe, soutient M. Melchior. La volonté politique fait souvent bouger les choses. Ensuite, on a demandé par résolution aux villes d’adopter dans leurs plans d’urbanisme des outils réglementaires favorisant l’accessibilité universelle. »
Le travail par la suite se transférera du côté sensibilisation afin de convaincre les entreprises d’emboîter le pas.
« Il y a du travail qui a été fait, oui, mais il en reste encore à faire, convient la présidente de l’APHPBM, Frances Champigny. Il ne faut pas se leurrer. On a vu de belles affaires par contre, Soif de musique, cette année, leur site était accessible. On voit que les gens veulent embarquer dans le mouvement. Souvent, ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas, c’est qu’ils ne savent pas comment. »
Une boîte à outils est en cours d’élaboration, ce qui permettra d’aider les municipalités de la MRC qui ont toutes appuyé une résolution les enjoignant à adopter des règlements en lien avec l’accessibilité universelle dans leurs plans d’urbanisme.
« Il faut se doter de cette boîte à outils autant pour les villes que pour les commerçants, affirme le préfet de la MRC et président d’honneur de la campagne, Patrick Melchior. Le travail ne sera pas difficile, mais ça va demander énormément de concertation. C’est ça qui va faire la différence. »
« On va les appuyer à travers les étapes en lien avec le programme Petits établissements accessibles, on va les voir, on les aide à remplir tous les formulaires, ajoute la présidente de l’APHPBM, Frances Champigny. Ça n’en prend qu’un qui parle à un et puis à un autre et ça fait boule de neige. »
« L’équipe de Nathalie Grimard qui s’occupe de la gestion du territoire à la MRC qui est allée chercher ce qui pouvait être intéressant à intégrer aux règlements d’urbanisme, note pour sa part la directrice générale de la MRC, Mélanie Thibault. Ça peut toucher aux règlements de construction, par exemple. L’objectif, c’est de pointer ce qui peut aider pour faciliter l’accessibilité. »
Mme Thibault donne par ailleurs en exemple que les villes pourraient exiger aux nouveaux bâtiments en zone commerciale une accessibilité de base.
La boîte à outils devrait être rendue disponible aux municipalités dans les prochaines semaines. Déjà, des informations leur ont été transmises.
« La commande est passée à l’urbaniste pour l’intégrer à nos règlements, relate la mairesse de Frelighsburg, Lucie Dagenais. C’est une chose à faire assurément. »
« Ce qui arrive, c’est qu’il y a quelques municipalités de moins de 2000 personnes dans la région, fait remarquer Frances Champigny. Ils n’ont pas la main-d’œuvre pour développer l’accessibilité universelle à eux seuls. C’est à ce moment qu’on rentre en ligne de compte et que la MRC va offrir de l’accompagnement. »
TRAVAIL À FAIRE
Patrick Melchior soutient qu’un travail de sensibilisation reste à faire.
« Il va falloir faire le plus de rencontres possible et ne pas laisser de question en suspens. Des fois, c’est par manque d’informations qu’une entreprise va se dire que c’est trop compliqué ou qu’il n’y a pas de programmes de subvention, par exemple. Ce n’est pas vrai. Il y a des subventions et des moyens. »
« Avec un commerce accessible, ça donne des avantages, souligne Frances Champigny. Ça permet d’ajouter des personnes âgées à mobilité réduite, des personnes handicapées, des familles avec des pousse-pousse à leur clientèle. »
L’organisme Kéroul, qui a pour but de rendre le tourisme et la culture accessibles pour tous dans la province, a collaboré avec le CLD et l’APHPBM pour faire le tour des établissements amis de la Route des vins cet été. L’objectif de cette tournée était d’avoir un état des lieux de la situation sur le terrain.
« On a visité environ 80 établissements très variés, des hôtels, des restaurants, des musées, des boutiques artisanales, relate la conseillère en accessibilité de Kéroul, Corinne De Langhe. De manière générale, j’ai reçu un très bon accueil de la part des propriétaires et des gestionnaires. On a fait ensemble le tour des installations pour voir les ajustements et les modifications qu’il resterait à faire. J’ai aussi pu leur présenter les programmes d’aide financière. »
L’Office des personnes handicapées du Québec offre également son soutien au projet.
« On a tous les acteurs qu’il faut, déclare M. Melchior. Dans la cuisine, on a tous les cuisiniers, chefs, sous-chefs, cuistots, on a la recette, il ne reste qu’à travailler fort tout le monde ensemble et coordonner nos actions. »