Brome-Missisquoi: la Semaine du manufacturier débute chez Teledyne Dalsa
AFFAIRES. Une série de visites industrielles destinées aux jeunes du secondaire et des tables de discussion entre élus et entrepreneurs ont marqué le lancement régional de la Semaine du manufacturier 2023, mardi, à Bromont et Valcourt.
À cette occasion, 20 étudiants de l’école secondaire Wilfrid Léger (Waterloo) et 20 étudiants du collège Mont-Sacré-Cœur (Granby) ont eu l’opportunité de visiter les installations de Teledyne Dalsa, à Bromont, de se familiariser avec les particularités du secteur manufacturier et de découvrir les avenues de carrière qui s’y rattachent. L’entreprise BRP, de Valcourt, a par ailleurs accueilli une centaine d’étudiants.
Les participants ont également eu droit à des présentations sur les programmes de formation en demande offertes par le Cégep de Granby et le Centre régional intégré de formation (CRIF).
«Les jeunes ont pu constater qu’il existe de nombreux emplois stimulants dans les entreprises manufacturières. Il ont également appris que certains emplois donnant accès au marché du travail ne requièrent pas de formation spécifique ou de diplôme d’études secondaires car les employeurs offrent de la formation à l’interne», signale Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ).
Cette dernière laisse entendre que les visites industrielles servent par ailleurs à démystifier le travail en usine.
«En visitant nos installations, les jeunes peuvent notamment se rendre compte que certains préjugés ne tiennent pas la route. Beaucoup de gens croient à tort que les usines sont sales, bruyantes et que le travail y est routinier. Il n’en est rien», indique-t-elle.
Mme Proulx prend également soin de rappeler que les entreprises manufacturières du Québec ont de plus en plus recours à la robotique, à l’informatique et aux nouvelles technologies.
«De nos jours, les employés d’usine travaillent beaucoup avec les tablettes électroniques et les outils numériques» précise-t-elle.
Pénurie de travailleurs
Toujours ouverts aux idées nouvelles, les organisateurs de la Semaine du manufacturier ont par ailleurs choisi d’organiser des tables de discussion réunissant des représentants du gouvernement provincial, des élus du monde municipal et des chefs d’entreprises de la région (Beltech, Durabac, BRP, Lefko, Teledyne Dalsa, Albany International, Berry Canada, C2MI, Zone Techno, etc.).
La table de discussion de Bromont portait sur l’impact de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier.
«À l’heure actuelle, on dénombre 30 000 postes vacants au Québec dans notre secteur d’activités. Certaines entreprises manufacturières doivent fermer des quarts de travail alors que d’autres refusent des contrats faute d’employés. On estime que 7 G$ en contrats ont été laissés sur la table en 2021-2022 en raison de la pénurie de personnel», indique la PDG de MEQ.
Main-d’œuvre étudiante et étrangère
Teledyne Dalsa, une entreprise qui compte plus de 500 employés – dont 190 affectés à la production – affiche présentement 45 postes vacants.
«La rareté de main-d’œuvre nous oblige à recruter à l’international. L’an dernier nous avons eu recours à six travailleurs étrangers afin de combler des postes de techniciens en électronique. Nous poursuivons nos démarches avec l’Île Maurice afin de faire venir cinq autres personnes pour occuper des postes d’opérateur, de technicien en électronique et de préposé à l’entretien de la machinerie. On s’attend à ce qu’ils soient en mesure de débuter le travail quelque part en 2023», signale Christine Talbot, directrice des ressources humaines chez Teledyne Dalsa.
Cette entreprise, établie à Bromont depuis 1970 (sous le nom de Mitel à l’époque), a également pu compter sur la présence d’une vingtaine d’autres travailleurs étrangers en provenance de la France, de l’Inde, du Maroc et de la Tunisie.
«Teledyne Dalsa a une entente avec le Château Bromont pour l’hébergement des travailleurs étrangers. Nous payons notamment le premier mois de loyer et on peut faire de même pour la location d’une automobile», poursuit Mme Talbot.
Véronique Proulx reconnaît elle aussi la contribution des travailleurs étrangers avec permis de travail dans l’économie québécoise, mais laisse entendre que leur recrutement peut être parsemé d’embûches.
«Les employeurs qui font appel à leurs services doivent notamment composer avec des délais très longs et des coûts de l’ordre de 10 000 $ à 12 000 $ par personne pour les démarches liées à leur venue au Québec. Le manque de prévisibilité au niveau de la main-d’œuvre étrangère est un autre irritant de taille», mentionne la PDG de MEQ.
Teledyne Dalsa travaille également en partenariat avec le Cégep de Granby et le C2MI dans le cadre du programme alternance travail-études.
«On met tout en œuvre pour garder les stagiaires qui séjournent à l’intérieur de nos murs. C’est aussi vrai pour les étudiants qui occupent un emploi d’été chez nous», ajoute Mme Talbot.