Bromont décrète une hausse du taux de taxation de plus de 8 %

MUNICIPAL. La Ville de Bromont a adopté lundi son budget pour l’année 2024 dans lequel elle impose une hausse du taux de taxation résidentiel de 4,6 ¢ par 100 $ d’évaluation. Le taux atteindra donc 60,4 ¢ par 100 $. Selon le maire Louis Villeneuve, la baisse significative des droits de mutation, qui permettaient depuis 2006 d’éviter des hausses de taxes, a eu un impact majeur sur l’élaboration du budget 2024.

« Je suis à la Ville de Bromont depuis 2013 et dois-je vois avouer que cette année a été le budget le plus difficile compte tenu de la situation économique, a lancé d’entrée de jeu le maire Villeneuve. À l’aide de notre planification stratégique 20232033, on a été en mesure de faire des choix pour 2024 en bénéficiant d’un horizon réaliste pour les années futures. Si on regarde l’indice des prix à la consommation qui est sans cesse en augmentation, la nette augmentation des coûts des services et celle des taux d’intérêt, c’est autant de facteurs qui ont dû être considérés et qui ne nous facilitaient pas la tâche. »

Pour une résidence moyenne dont l’évaluation est d’environ 565 000 $, cette augmentation équivaut à une hausse totale de 7,78 % du compte de taxes, en tenant en compte les majorations du taux de taxation ainsi que des tarifications pour l’eau, pour l’écocentre et pour le traitement des eaux.

Les autres types d’immeuble subiront également des hausses de taxes similaires, avoisinant les 8 %. La Ville a cependant décidé d’augmenter plus substantiellement le taux de taxation pour les terrains vagues desservis, qui passera de 69,8 ¢ à 120,8 ¢ le 100 $ d’évaluation.

« La loi nous permet de donner une taxation qui est le double du taux résidentiel, a expliqué le directeur des services administratifs et trésorier, Stéphane Brochu. Pour Bromont, ça n’avait pas été fait dans les dernières années. Cette année, on a décidé d’y aller avec le double parce qu’on ne veut pas de terrains vagues desservis. On veut des constructions sur ces unités. »

BUDGET DE PLUS DE 45 M$

Le budget total de la Ville de Bromont est donc supérieur de près de 11,6 % par rapport à l’exercice financier de l’an dernier, passant la barre de 45,6 M$, soit 4,74 M$ de plus que 2023.

La hausse est imputable principalement à deux postes de dépense en particulier. La masse salariale et les charges sociales coûteront près de 1,4 M$ de plus à Bromont, majoritairement en raison de l’application des conventions collectives.

« On parle d’une augmentation de 3,4 % de la masse salariale par rapport à l’an dernier, a noté le directeur général de Bromont, Francis Dorion. Globalement, c’est quand même plus bas que le coût de la vie de façon générale. »

Alors que l’an dernier, la Ville est allée piger dans ses surplus pour boucler son budget, cette année, l’administration municipale a décidé de mettre un montant de 1,22 M$ en affectations.

« J’ai invité une dizaine de citoyens de différents profils à qui on a fait la présentation du budget et à la fin, on leur a présenté deux options, une avec une augmentation de taxation de 5,75 % et une autre à 7,7 %, a relaté le maire Villeneuve. Dans le premier scénario, on allait chercher de l’argent dans nos surplus. Je ne crois pas que ce soit responsable de faire ça année après année. À ma grande surprise, neuf des 10 participants ont préféré l’option sans aller piger dans les surplus. »

Les coûts de service sont aussi bien plus importants, avec environ une augmentation de 26 % pour les contrats de construction uniquement.

Quant aux revenus, l’essentiel de la variation provient des augmentations des taux de taxation, des tarifs ainsi que de la croissance de la richesse foncière. D’ailleurs, cette dernière a atteint le cap des 4 G$.

Sur l’augmentation de 2,5 M % due à l’augmentation des taux de taxation, 1,6 M$ provient du secteur résidentiel, 300 000 $ pour les terrains vagues desservis, 350 000 $ du commercial et 205 000 $ de l’industriel.

Pour ce qui est de l’endettement à long terme, la Ville reste pratiquement au même point, du moins pour ce qui est du montant par 100 $ de richesse foncière uniformisée, soit 1,40 $.