Bromont donne son aval au manège équestre
OPPOSITION. La Société d’Agriculture du Comté de Shefford (SACS) pourra commencer les travaux pour l’implantation d’un manège sur le terrain du Parc équestre de Bromont. Hier soir, lors d’une séance extraordinaire, la ville de Bromont a autorisé le projet malgré l’avis inverse de nombreux experts.
La mairesse de Bromont, Pauline Quinlan et les conseillers Anie Perrault, Marie-Ève Lagacé, Réal Brunelle et Pierre Distilio ont voté pour l’aménagement et l’intégration architecturale d’un manège à Bromont. Toutefois, les conseillers Diane Perron et Louis Villeneuve se sont opposés au projet.
«Je ne suis pas contre la construction d’un manège, mais j’aurais voté pour la construction d’un manège s’il avait été en accord avec les propositions des experts», affirme le conseiller du district où l’on retrouve le Parc équestre olympique, Louis Villeneuve, pour expliquer son opposition.
Rappelons qu’au cours des dernières années, plusieurs avis défavorables ont été émis à propos de l’aménagement du manège, dont ceux de Chantal Prud’homme, architecte paysagiste, en 2012, et de la firme d’architectes ABCP. À ces positions s’ajoute celle du Comité consultatif d’urbanisme (CCU) où la majorité des membres se sont dits en défaveur du projet. Sans oublier les suggestions du directeur d’urbanisme de la ville, Jean-François L. Vachon. «Tous les avis nous disaient qu’on ne devrait pas l’approuver», résume Louis Villeneuve.
La conseillère Diane Perron reprend également l’avis d’experts pour expliquer son choix. «Le Parc équestre olympique contribue au rayonnement, à l’identité de la ville de Bromont et à son unicité, de même qu’à la beauté des paysages du chemin de Gaspé. C’est pourquoi le projet, dans toutes ses composantes, doit s’intégrer aux qualités paysagères du chemin de Gaspé pour créer une image de marque et un lieu pouvant servir d’icône pour la municipalité dont tous pourront être fiers».
Or, l’édifice envisagé ressemble davantage à un bâtiment institutionnel, estiment les deux voix contre. «Il pourrait être bien pour un aréna ou une école, mais pas pour prendre place sur un site champêtre qu’est le parc équestre», ajoute M. Villeneuve.
La conseillère Diane Perron abonde dans le même sens et ajoute que «ce n’est pas une question d’esthétisme. La question n’est pas de dire si le bâtiment est beau ou pas beau. C’est qu’il ne répond simplement pas à la vocation du site.»
Vives réactions
Selon Mme Perron, la Ville aurait dû procéder à une séance de consultation publique.
En mars, lors de la première rencontre publique entourant la tenue des Jeux équestres mondiaux, plusieurs citoyens avaient désapprouvé le plan du manège équestre.
Or, hier, la réaction des citoyens présents à la séance extraordinaire a été spontanée. «Je n’avais jamais vu ça, affirme le conseiller Louis Villeneuve. Des gens se levaient et n’avaient pas peur de prendre la parole et de s’opposer au projet.»
Par ailleurs, il estime que la ville n’a pas respecté les citoyens dans la façon d’annoncer la tenue de la séance extraordinaire. «Ça me met vraiment mal à l’aise. C’est la police de la Ville qui a distribué l’avis. Sur le site Web de Bromont, ça prit du temps avant que l’information paraisse sur la première page. Quand on veut que ça se sache, ça se sait. Mais sinon…», clame-t-il.
18 décembre 2015
Du côté de la gestion du Parc équestre, le temps presse.
Le président du Parc équestre de Bromont, Roger Deslauriers, avoue que le manège doit être prêt avant le 18 décembre 2015 en raison de subventions octroyées par les instances gouvernementales. La SACS déposera incessamment un appel d’offres.
Aussi, Roger Deslauriers assure que des modifications ont été apportées au plan du manège qui avait été présenté en mars. «Définitivement, on va continuer. On va l’améliorer du mieux qu’on peut avec les moyens du bord», affirme-t-il.
Le président parle, entre autres, de mettre en valeur la verdure et d’améliorer la façade.