Corridor appalachien veut protéger les 542 hectares de la forêt Brière
ENVIRONNEMENT. L’organisme de conservation Corridor appalachien a comme objectif de protéger la forêt Brière, une zone de 542 hectares dans les montagnes vertes du Nord située à Sutton et dans le canton de Potton. Pour arriver à ses fins, l’organisme tient une campagne de financement.
Corridor appalachien décrit ce projet de conservation comme étant le plus important des dernières années dans le secteur.
Pour pouvoir acquérir ce terrain, jugé comme étant capital pour la biodiversité et la connectivité environnementale de la région, Corridor appalachien, accompagné de Conservation de la nature Canada (CNC), doit amasser un montant de 1,3 M$ de fonds privés sur une valeur totale de 16,3 M$.
C’est la première fois que Corridor appalachien et CNC s’allient pour l’acquisition et la collecte de fonds en lien avec un projet du genre.
« Je suis fière que nous ayons eu l’audace d’attaquer ce projet ambitieux, et c’est ensemble que nous allons y arriver, a déclaré la directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons choisi d’unir nos forces avec CNC pour maximiser nos chances de réussite. Ce sera une grande fierté ainsi qu’un legs majeur pour toute la communauté. Rappelons que c’est une première qu’on fasse un projet ainsi, CNC et nous. Cela démontre l’importance du projet. »
« Conservation de la nature Canada est ravi de s’associer à Corridor appalachien dans le cadre de ce projet d’une importance majeure pour la région, a ajouté la vice-présidente de CNC pour la région du Québec, Claire Ducharme. Ce partenariat exemplaire incarne parfaitement les efforts conjoints déployés pour faire progresser la conservation dans le sud du Québec. »
PROJET IMMOBILIER
Un projet immobilier était dans les cartons dans ce secteur.
Corridor appalachien s’est entretenu avec le propriétaire Guy Brière, qui a accepté de mettre le projet sur la glace et a consenti qu’une partie du projet soit fait en don, d’une valeur de 7,4 M$, ce qui serait l’un des plus grands dons d’un propriétaire privé pour des fins de conservation dans la province.
« Pour arriver à financer mon projet de recherche sur les impacts des changements climatiques en forêt, je m’apprêtais à vendre 350 acres en 70 lots de 5 acres, a relaté M. Brière, dans une vidéo partagée par Corridor appalachien. Cela aurait évidemment altéré de façon permanente une partie de l’écosystème et aurait mis en péril la connectivité écologique. Heureusement, Corridor appalachien m’a fait réaliser qu’il y avait une option plus viable. Ce sera grâce à vos dons que nous pourrons tous ensemble protéger ce joyau naturel. »
Pour financer le reste, Corridor appalachien et CNC compte faire appel aux gouvernements du Québec, du Canada et des États-Unis, d’entreprises, de fondation et de la population.
BIODIVERSITÉ ET CONNECTIVITÉ
Située au sud de la rivière Missisquoi, à l’extrême sud de la région et, donc, à la frontière canado-américaine, la forêt Brière est considérée comme essentielle à la connectivité écologique entre les massifs forestiers du nord du Vermont et des monts Sutton.
Une partie de la réserve naturelle des Montagnes-Vertes et d’autres secteurs de forêt protégés au Vermont sont contigus à la zone visée par la conservation.
Corridor appalachien rapporte d’ailleurs que ses partenaires américains, dont Wildlands Network et le US Fish et Wildlife Service, ont reconnu l’importance de ce projet et y participeront moralement et financièrement.
Plusieurs espèces, dont certaines en situation précaire, y ont été répertoriées.
C’est le cas de plus de 250 espèces floristiques, dont le noyer cendré et l’adiante du Canada, une dizaine d’espèces faunique en situation précaire, comme la tortue des bois, la chauve-souris argentée et cendrée, la petite chauve-souris brune et la pipistrelle de l’Est, une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, dont la paruline hochequeue, ainsi que des arbres, arbustes, herbacés et de grands mammifères comme l’orignal, l’ours noir et le coyote.