COVID-19: la suspension des loteries fait mal aux dépanneurs
ALIMENTATION. La propagation du coronavirus est venue chambouler les habitudes des propriétaires et des employés de dépanneurs qui continuent d’offrir des services essentiels sept jours sur sept malgré la crise sanitaire. Témoignage du commerçant cowansvillois Réjean Piette.
Le propriétaire du Dépanneur Beau-Soir de Cowansville, Réjean Piette, passe quatre mois au Costa Rica durant la saison froide. Ses vacances à l’étranger ne l’empêchent aucunement de suivre l’actualité et de garder un œil sur son entreprise.
«Les nouvelles technologies me permettent de suivre l’évolution des achats au jour le jour et d’ajuster mon inventaire à distance au gré des besoins. Avec le système de caméras du magasin, je garde également contact avec la gérante Julie Gagné et les autres membres du personnel», explique M. Piette.
Le commerçant a par ailleurs appris que le Québec était sur pause en visionnant les bulletins de nouvelles et les conférences de presse du premier ministre Legault via Internet.
«Mardi dernier, à notre retour à Cowansville, ma conjointe et moi avons pris soin de nous placer en isolement préventif pour quatorze jours. J’avais cependant pris les mesures nécessaires pour protéger la clientèle et les membres de mon personnel contre la COVID-19 bien avant mon arrivée», indique M. Piette.
Volume d’affaires
Le volume d’affaires du dépanneur de la rue Olivier a légèrement diminué par rapport à la même période l’an dernier.
«Si les ventes des articles d’épicerie ont augmenté de 10 % à 15 % au cours des dernières semaines, le retrait des billets de loterie nous fait mal et entraîne une baisse de l’achalandage. La marge de profit sur la loto n’est pas énorme, mais ça nous amène beaucoup de clients», précise le propriétaire.
«Nous subissons également des pertes du côté du prêt-à-manger, car beaucoup de gens sont au chômage ou travaillent de la maison. On doit néanmoins continuer à offrir le service», ajoute-t-il.
Ce dernier note par ailleurs une hausse de la demande pour la bière, le vin et les produits du tabac depuis quelques semaines.
La fermeture des supermarchés une journée par semaine force également les dépanneurs à s’ajuster.
«Dimanche dernier, j’ai embauché quelqu’un pour accueillir les clients à l’extérieur du magasin. On accepte un maximum de quatre personnes à la fois et un seul membre d’une même famille», résume M. Piette.
Précautions élémentaires
Le Dépanneur Beau-Soir ne lésine pas sur la sécurité.
Le propriétaire a notamment réduit les heures d’ouverture – fermeture à 20h au lieu de 22h – et fait installer des panneaux de plexiglas aux caisses pour éviter la propagation du virus. Les caissières portent également des gants en tout temps.
«Nous n’utilisons qu’une seule caisse enregistreuse à la fois et désinfectons régulièrement le clavier du terminal Interac sur lequel nous avons choisi d’apposer une pellicule de plastique pour en faciliter le nettoyage», indique-t-il.
L’établissement n’accepte plus les billets de banque depuis deux ou trois semaines.
«Les frais liés à l’utilisation de la carte de débit augmentent, mais nous croyons qu’il est plus prudent de procéder ainsi», poursuit M. Piette.