Des adultes à bord des autobus scolaires?
PARTAGE – Le réseau de transport scolaire pourrait-il servir à d’autres fins? La Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) n’écarte pas l’idée et a même signifié son intérêt à la MRC de Brome-Missisquoi récemment.
«Il s’agit d’une idée du directeur général de Val-des-Cerfs, André Messier, en réponse à un besoin formulé par la MRC. Par contre, la Commission scolaire en est encore aux étapes préliminaires, c’est-à-dire à l’analyse des besoins et de la faisabilité du projet», signale Isabelle Charest, coordonnatrice des communications à la CSVDC.
L’instigateur du projet confirme avoir abordé le sujet de façon informelle, en avril dernier, lors d’une rencontre avec le préfet et le directeur général de la MRC de Brome-Missisquoi.
M. Messier et son collègue Guy Vincent, président de la CSVDC, ont par ailleurs discuté de cette question avec les maires de Brome-Missisquoi, le 19 août, avant la séance mensuelle de la MRC.
«Au Québec, on n’a plus les moyens de travailler en vase clos. Il faut plutôt regarder les formes de partenariat que l’on peut établir avec les autres organisations d’un même territoire», indique le directeur général de Val-des-Cerfs.
M. Messier prend soin de rappeler que les responsables du service de transport ont eu beaucoup à faire au cours des derniers mois en raison de la rentrée scolaire et n’ont pas encore eu le temps de se pencher sur le dossier.
«L’équipe des transports va plancher là-dessus au cours des prochaines semaines», précise-t-il.
Le directeur général ajoute qu’il appartiendra au nouveau conseil des commissaires, qui doit entrer en fonction le 7 novembre prochain, de décider de la suite des choses.
«Au moment où on se parle, les transporteurs n’ont pas encore été avisés que Val-des-Cerf entendait se pencher sur le dossier. C’est vous dire à quel point le projet est encore embryonnaire», poursuit M. Messier.
Avis partagés
L’idée est loin de faire l’unanimité chez les maires de la région. Certains d’entre eux estiment qu’il serait possible d’améliorer l’offre de service en transport collectif et de réaliser des économies en permettant à des adultes d’utiliser les places vacantes dans les autobus jaunes pour se rendre au travail ou aller faire des courses? D’autres élus sont carrément en désaccord avec cette idée et soutiennent qu’il y a des risques à regrouper des jeunes et des moins jeunes dans un même véhicule.
La MRC de Brome-Missisquoi ne rejette pas la proposition du revers de la main, mais croit qu’il faut y penser à deux fois avant de s’aventurer dans cette avenue. Voilà pourquoi elle demande à la directrice du service de transport adapté et collectif, Julie Langevin, d’étudier la question et de lui faire des recommandations.
«On n’en est pas encore à l’étape de décider si on y va ou si on n’y va pas. Tout ce que l’on fait pour le moment, c’est autoriser Mme Langevin à se pencher là-dessus, à voir ce qui se fait ailleurs, à évaluer les avantages et les inconvénients, à voir de quelle façon on pourrait limiter les risques», résume le préfet de la MRC, Arthur Fauteux.
Ce qu’ils en pensent…
«Je ne veux pas voir d’adultes dans un autobus scolaire.»
– Réal Pelletier, maire de Saint-Armand
«Ce n’est pas une bonne idée. Il n’est pas facile de déterminer si on affaire à un prédateur.»
– Gilles Rioux, maire de Stanbridge Station
«Il n’y a quand même pas des prédateurs à tous les coins de rue.»
– Albert Santerre, maire de Saint-Ignace
«Ça se fait à plusieurs endroits au Québec… et ça marche!»
– Robert Desmarais, directeur général de la MRC
«On pourrait peut-être cibler des strates de population. En limiter l’accès aux aînés par exemple.»
– Pierre Janecek, maire de Dunham
«Les adultes pourraient s’assoir à l’avant de l’autobus, les enfants à l’arrière.»
– Lucille Robert, conseillère municipale à Cowansville