Des champs de houblon cultivés à Dunham

Le houblon reprend peu à peu ses lettres de noblesse au Québec. Deux producteurs de Dunham, Déric Hamelin et Julie Corry, participent à un projet de coopérative afin de relancer cet élément de prédilection pour la fabrication de la bière.

 

C’est sur la terre de la famille Corry, sur le chemin Selby, que le couple s’est lancé dans la culture du houblon.

 

«Après avoir vu un reportage qui anticipait une pénurie mondiale du houblon, on a décidé de tenter notre chance. Depuis 2010, plusieurs plants poussent sur nos terrains, sur une superficie d’environ un acre. Et ça va déjà très bien», confirme M. Hamelin, qui ajoute qu’au Québec, la culture de cette plante a été abandonnée durant les années 50.

 

Sébastien Gagnon, propriétaire de la Brasserie Dunham, fait également partie de la coopérative de solidarité Houblons Québec, qui se consacre à la transformation et à la distribution du houblon québécois. Il a démarré une production à St-Adelphe, en Mauricie.

 

«Le but, c’est de réintroduire cette culture en mettant nos ressources en commun. Je pense par exemple à l’acquisition d’une récolteuse, qui coûte assez cher, mais qui facilite la cueillette du houblon», mentionne-t-il.

 

Ce dernier fait valoir que l’essor des microbrasseries favorise l’éclosion d’une telle industrie à travers la province.

 

«Environ 7% des bières vendues au Québec proviennent des microbrasseries. Cette part de marché pourrait monter jusqu’à 12% dans un avenir rapproché. Les consommateurs de bière sont de plus en plus sélectifs et exigeants. Ils recherchent de la diversité et avec du houblon de qualité récolté au Québec, ce sera encore plus intéressant», témoigne Sébastien Gagnon.

 

Déric Hamelin, qui œuvre également dans une quincaillerie, se dit prêt à se consacrer éventuellement à 100% à Houblon Dunham.
«Actuellement, on cultive trois variétés de houblon, soit Cascade, Golding et Nugget. Mais avec quelques acres de plus d’ici deux ans, ce sera une entreprise rentable. Déjà, une partie de notre récolte a servi l’an dernier à la fabrication d’une bière saisonnière de la Brasserie Dunham, la Harvest Ale.  Et les commentaires ont été dans l’ensemble très positifs», confie-t-il avec fierté.

 

Sébastien Gagnon soutient que la coopérative a déjà de bonnes bases et prévoit un bel avenir pour la culture du houblon «made in Québec».

 

«Nous sommes associés au Cégep de Thetford Mines, avec l’entreprise-école Transhoublon. De plus, le Centre de recherche et de développement technologique agricole de l’Outaouais mène une étude sur le potentiel du houblon québécois. Il y a encore de la place pour des agriculteurs qui souhaitent relever de nouveaux défis», clame M. Gagnon.

Le projet de coopérative participera à la finale du Concours québécois en entrepreneuriat, le 20 juin prochain.


Pour en savoir plus sur cette coopérative : www.houblonquebec.coop.