Des citoyens exigent un processus transparent à Frelighsburg
Bon nombre de citoyens sont inquiets à Frelighsburg. Bell Mobilité, une filiale de Bell Canada, envisagerait la construction de deux tours sur les flancs du mont Pinacle. Alors que le géant des télécommunications place ses cartes et envisage le début des travaux, des résidents se mobilisent et exigent un processus transparent de la part des élus frelighsbourgeois.
D’une hauteur de 146 pieds chacune, les tours pourraient être érigées à l’intersection des chemins McIntosh et Boston Post, au sommet de la Potato Hill. Une colline située à la base du mont Pinacle. Notons que le mont Pinacle est la seule montagne qui n’a pas été développée au sud du Québec.
Préoccupés par les intentions de Bell Mobilité, un groupe de citoyens ont vivement exprimé leurs craintes dans une lettre adressée au maire et aux conseillers. «Nous jugeons absolument inacceptable la construction de cette tour, autant en ce qui concerne la hauteur proposée que son emplacement géographique», lit-on dans le document appuyé par une vingtaine de signataires.
Selon plusieurs signataires, la présence de ces tours altèrerait le paysage bucolique de la municipalité. «Le lieu géographique proposé est situé sur une crête très visible du côté sud-ouest du mont Pinacle, une montagne reconnue pour sa beauté naturelle (…). Cette tour serait une plaie à l’horizon et gâcherait la pureté d’un paysage unique. Une telle construction deviendrait une cicatrice permanente et aurait un impact négatif sur les citoyens et les visiteurs pour des générations à venir. (…) Cette tour aurait aussi un impact négatif sur l’industrie touristique locale dont dépend la municipalité», ajoutent ces derniers.
Même si certains endroits ont été ciblés par Bell Mobilité, la municipalité de Frelighsburg soutient qu’il est encore temps d’entamer une démarche de consultation. Cette approche doit concorder avec les échéanciers imposés par l’entreprise de service en télécommunication.
Pour l’instant, aucun réseau cellulaire n’est accessible à Frelighsburg. Selon Philippe Choinière, l’un des signataires de la lettre, les citoyens exigent de la transparence dans le processus d’implantation des tours. «Bell a seulement besoin d’une entente avec le propriétaire pour implanter une tour. Ça se fait en douce et les gens ont peur de ça», explique M. Choinière.
«On sent que la Ville est divisée entre les intérêts de Bell et l’intérêt des citoyens. On demande d’avoir un processus transparent. On veut, en tant que citoyens, pouvoir se questionner sur ce qu’on est prêt à accepter comme «pollution visuelle», pour avoir accès à du réseau cellulaire», ajoute le résident de Frelighsburg.
À l’écoute des citoyens
La municipalité entamera un processus de consultation publique. Une rencontre est prévue ce vendredi 24 janvier prochain, à 19h, à l’hôtel de ville de Frelighsburg. À ce moment, trois scénarios élaborés par le conseil municipal et un consultant (engagé par la municipalité) seront présentés publiquement.
«Le premier scénario parle d’ériger deux tours conventionnelles de 45 mètres. Elles sont prévisibles et plus abordables en terme de coûts. L’autre scénario est d’ériger des tours déguisées en arbres. C’est plus cher, plus fragile et plus difficile à entretenir. Le dernier scénario, c’est un système nécessitant un câble de fibre optique. Le coût de ça est exorbitant, mais le conseil évalue les options en ce moment», ajoute M. Ducharme.
«L’idée est que lors de cette rencontre, les gens discutent de façon constructive. J’invite la population à venir discuter des différents scénarios proposés, étudiés et développés par le conseil municipal. Il y aura une partie d’explications et une seconde partie dédiée à la consultation citoyenne. Nous pourrons entendre les idées et les propositions des gens, une fois que ces enjeux auront été précisés», explique Jacques Ducharme, maire de Frelighsburg.
Le maire propose également aux citoyens de former des groupes de réflexion afin de présenter, dans le cadre de cette rencontre, des solutions constructive et réalisable.
JournalLeGuide.com a tenté d’obtenir les commentaires de Bell Mobilité. L’entreprise n’a pas voulu réagir au dossier.