Des organismes réclament de la dignité pour les personnes assistées sociales
MANIFESTATION. Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté la semaine dernière, des citoyens et membres d’organismes de la région ont répondu à l’invitation de l’Association Action Plus Brome-Missisquoi et ont manifesté à l’angle des rues du Sud et Church à Cowansville.
Lors de ce rassemblement, les participants ont traversé à répétition l’intersection en utilisant les traverses piétonnières.
Les manifestants réclament le droit à la dignité pour les personnes assistées sociales, a expliqué la co-coordonnatrice d’Action Plus Brome-Missisquoi, Fiona Brilvicas.
« On constate qu’ici, dans Brome-Missisquoi, les personnes assistées sociales ne vivent pas dans la dignité, ils vivent dans la misère, soutient-elle. Ils ont à peine de quoi se loger, se nourrir. Il n’y a aucun transport en commun dans la région pour se déplacer d’une place à l’autre. Ça mène à un grand isolement. »
« Il y a aussi beaucoup de problèmes à l’aide sociale, poursuit-elle. On peut penser à la vie maritale, où les gens craignent de vivre l’un avec l’autre par peur de se faire couper le peu qu’ils ont déjà. On croit que tout humain a droit à la dignité. »
PISTES DE SOLUTION
Parmi les solutions proposées, Fiona Brilvicas rappelle la demande du Front commun des personnes assistées sociales d’instaurer un revenu universel social garanti.
« C’est une des solutions qu’on voit. Il y aurait également l’augmentation du gain au travail à l’aide sociale, qui n’a pas été indexée depuis une trentaine d’années. La notion de la vie maritale devrait aussi être abolie. On demande aussi l’augmentation des prestations. »
Mme Brilvicas indique par ailleurs que la notion de » bons pauvres, mauvais pauvres » doit disparaître.
« On l’entend souvent dans le discours populaire que, si c’est vraiment prouvé que les gens ne peuvent pas travailler, là, c’est correct. Il peut y avoir des raisons cachées qui peuvent faire en sorte que quelqu’un ne puisse pas travailler, que ce soit leurs antécédents sociaux, familiaux, de la consommation, le manque d’encadrement, des problématiques de santé mentale, la honte, les préjugés, etc. »
Des membres du Centre Femmes des Cantons, la Corporation de développement communautaire de Brome-Missisquoi et Entrée chez soi Brome-Missisquoi étaient aussi présents. La Cellule Jeunes et familles a également appuyé la manifestation.
AGIR SUR LA PAUVRETÉ
Parallèlement, la veille, une centaine de personnes s’étaient réunies du côté du Centre culturel St-John de Bromont pour une conférence intitulée Réfléchir ensemble aux inégalités de santé pour lutter contre la pauvreté.
L’ancien directeur national de la Santé publique et actuel sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux, le Dr Horacio Arruda, la professeure en psychologie communautaire et directrice de la chaire de recherche sur la réduction des inégalités sociales de santé, la Dre Janie Houle, et la directrice de la santé publique du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, la Dre Isabelle Samson, se sont adressés au public pendant cette soirée.
Le Dr Arruda, la directrice générale de la MRC de Brome-Missisquoi, Mélanie Thibault, et le maire de Bromont, Louis Villeneuve, ont également participé à un jeu sur la pauvreté.