Des pompiers en alerte à Dunham
Fermier piégé en haut d’un silo, travailleur victime d’un malaise à l’extrémité d’un élévateur à grain ou un individu enseveli dans un silo. Ces situations d’urgence peuvent survenir à tout moment sur une exploitation agricole. Pour faire face à l’imprévisible, les pompiers de Dunham ont eu droit à une session de formation théorique et pratique du haut des airs.
Pas moins d’une vingtaine de pompiers du Service des incendies de Dunham se sont récemment rassemblés à la ferme de Pierre Janacek. D’entrée de jeu, l’hôte de la journée a présenté l’éventail et les particularités des silos (grain, fourrage, etc.) avant le début des simulations d’intervention.
Et comme une complexité ne vient jamais seule, les silos érigés atteignent différentes hauteurs. Un élément à ne pas négliger lors d’une intervention. Outre le fait d’avoir à travailler dans un espace restreint, les pompiers doivent considérer plusieurs facteurs à risque avant d’intervenir sur un accident.
«À Dunham, on compte environ 172 fermes et on a à peu près 70 silos. Les agriculteurs ne travaillent pas, toujours, de façon sécuritaire. C’est pour cette raison que nous avons décidé de suivre une formation théorique et de concrétiser ce que nous avons appris en visitant une ferme», explique Bernard Ouellet, directeur du Service de sécurité incendie de Dunham.
Selon Michel Moreau, pompier à temps partiel pour le Service des incendies de Dunham, ce sont les pompiers qui ont souhaité suivre une formation pratique.
«C’est surtout pour la sécurité de nos hommes. Nous allons mieux connaître l’équipement de ferme auquel nous pourrions devoir faire face et mieux saisir les mesures de précaution que nous devons prendre», explique M. Moreau.
Attention aux émanations
Au cours de leur formation, les pompiers de Dunham ont été conscientisés au phénomène des gaz toxiques présents dans les silos. Un phénomène méconnu…et mortel.
«Les 24 heures suivant le dépôt de l’ensilage dans le silo sont très dangereuses. Il se produit des gaz mortels. C’est du H2S, le même gaz qui se produit dans les fosses septiques», explique M. Ouellet.
Le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone, le méthane, le tétraoxyde d’azote et plusieurs autres émanations dangereuses guettent les agriculteurs et les pompiers. «Ce genre de gaz n’avertit pas. Lorsque la personne le respire, instantanément, elle est intoxiquée et perd conscience. Les cellules d’oxygène sont remplacées par, entre autres, du monoxyde de carbone. La victime meurt après quelques minutes», ajoute le directeur du Service des incendies de Dunham, Bernard Ouellet.
Cette formation pratique aura permis aux pompiers d’éclaircir de nombreux questionnements soulevés lors de leur formation théorique. Ils ont, entre autres, constaté qu’il est impossible de se déplacer dans la conduite d’accès de certains silos avec les appareils respiratoires. «Nous allons avoir besoin d’une nacelle pour ce genre d’intervention», indique M. Ouellet.
Les pompiers du Service de sécurité incendie de Dunham n’ont encore jamais eu à secourir un agriculteur en hauteur. Grâce à cette formation, ils sont aptes à porter secours si la situation se présente dans le futur.
De la formation continue sera donnée aux pompiers sur une base annuelle. «Nous avons plusieurs grosses fermes à Dunham. Nous allons faire des demandes pour en visiter une chaque année», ajoute M. Ouellet.