Deuxième tour de Bell: une décision favorable de la CPTAQ 

TÉLÉCOMMUNICATION. La Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a rendu son verdict concernant l’implantation d’une deuxième tour de télécommunication, au pied du mont Pinacle à Frelighsburg. Dans une décision livrée le 20 avril dernier, l’organisme permet à Bell Canada d’aller de l’avant avec son projet de tour de 36 mètres.  

Bell Canada s’est adressée à la CPTAQ pour obtenir l’autorisation de construire, dans une zone normalement réservée à l’agriculture, une tour avec chemin d’accès, dont la superficie est un peu inférieure à 2 500 m2. Une première tour de 46 m avait auparavant été érigée. Les deux projets doivent permettre d’approvisionner le secteur en services Internet et cellulaires. 

Dans son rapport, la commissaire Hélène Lupien explique qu’«en prenant compte de l’ensemble des éléments au dossier et des témoignages entendus lors de la rencontre publique, la Commission ne peut se rallier à la position bien légitime des opposants, puisque leurs démonstrations ne lui permettent pas de quantifier les conséquences réelles de l’installation de la tour sur le site visé. De l’avis de la Commission, les conséquences soulevées relèvent de l’opinion des opposants et ne reposent pas sur des expertises.»

«Force est de constater que les choix des divers intervenants tels les dirigeants de la municipalité, les propriétaires des autres sites potentiels, les normes à respecter, les diverses contraintes à rencontrer ont fait en sorte que la Commission estime toujours qu’elle peut autoriser la demande», peut-on lire dans le document d’une vingtaine de pages.

Bell

Le fournisseur s’est de son côté dit satisfait de la décision. «Nous sommes heureux d’avoir reçu l’approbation du CPTAQ et nous prévoyons entreprendre les travaux prochainement», laisse pour sa part entendre Marie-Ève Francoeur, des relations avec les médias chez Bell Canada. 

Statu quo chez les opposants

Des acteurs du milieu agrotouristique contestaient l’emplacement choisi, qui fait obstacle selon eux à la mission des lieux. Philippe Choinière et Stacey L’Écuyer, propriétaires de la ferme Oneka, étaient de ceux qui se sont déplacés lors de l’audience publique de la CPTAQ au début de l’année. La future tour se dressera à quelque 400 m du site de leur entreprise.

En entrevue avec JournalLeGuide.com, M. Choinière a révélé que le groupe d’opposants entendait poursuivre les démarches pour trouver des alternatives au scénario préconisé par Bell Canada. «Notre position ne change pas, nous demeurons convaincus que le projet actuel n’est pas celui de moindre impact, bien que techniquement, il fasse du sens.»

La décision ayant été rendue depuis peu, le groupe examine toujours ses options. «Nous continuons d’explorer les choix qui complèteraient les quelques pourcents à desservir [NDLR: selon les estimations, la municipalité est déjà couverte à 80 % pour les services Internet et cellulaires] et qui minimiseraient davantage l’impact visuel, pour éviter d’avoir des structures très hautes. Nous pensons qu’il est possible d’aller plus loin dans la réflexion, pour que tout le monde en sorte gagnant», maintient Philippe Choinière. 

La MRC et Frelighsburg en accord

Frelighsburg et la MRC avaient tour à tour appuyé la demande. Dans une résolution adoptée le 2 juin 2014, la municipalité laissait savoir qu’elle s’était «impliquée activement dans l’élaboration de ce projet, afin de respecter ses obligations en vertu de la Loi sur la radiocommunication et pour s’assurer que l’emplacement, le nombre et les caractéristiques des tours de télécommunication requises présentent le minimum d’impact sur l’environnement tout en permettant une couverture de services adéquate sur l’ensemble de son territoire.» De son côté, la MRC avançait, entre autres, que «la terre agricole présente pourrait poursuivre ses activités malgré la présence de la tour et de ses équipements afférents.»