Diarrhée épidémique porcine: un premier cas en Montérégie
Un premier cas de diarrhée épidémique porcine (DEP) a été détecté en Montérégie au cours des derniers jours. L’élevage infecté est situé dans la région de Granby.
«La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’une ferme d’engraissement de type tout plein, tout vide. Les 1 000 porcs de cet élevage quitteront le site tous en même temps pour être acheminés à l’abattoir, ce qui diminue les risques de contagion. Leur sortie est prévue pour la fin-mai?», signale Charles Surprenant, médecin vétérinaire chez M. Ménard.
Ce dernier précise que les porcs contaminés par la DEP ne présentent pas de signes cliniques (diarrhée, vomissements), mais n’en sont pas moins contagieux.
«Comme les animaux sont suffisamment âgés pour résister au virus, les risques de mortalité sont pratiquement nuls. La situation aurait été plus inquiétante si le virus s’était répandu dans une maternité, où l’on retrouve des porcelets de 21 jours et moins, n’ayant pas le système de défense nécessaire pour faire face à la maladie», ajoute le vétérinaire.
Il faut rappeler que de 5,5 à 8 millions de porcelets sont décédés aux États-Unis depuis l’apparition du premier cas de DEP, il y a moins d’un an. De 5 % à 10% des élevages de ce pays auraient été infectés.
«Si les élevages du Québec étaient touchés dans les mêmes proportions que ceux de nos voisins du Sud, la DEP pourrait entraîner le décès de 350 000 à 400 000 porcs et des pertes annuelles de l’ordre de 50M $», précise M.Surprenant.
Le vétérinaire ajoute que la transmission du virus dans une maternité augmenterait les risques de contagion de façon importante, car le porcelet demeure porteur du virus de deux à quatre mois après avoir été infecté.
«Le problème, c’est que le porcelet quitte la maternité pour la pouponnière après 21 jours, puis pour la ferme d’engraissement après un séjour de six à huit semaines à la pouponnière. C’est toute la chaîne de production qui risque d’être affectée», explique M. Suprenant
Mise en quarantaine
La ferme d’engraissement infectée par la DEP est en quarantaine depuis le 14 février.
«Les allées et venues y sont contrôlés de façon très stricte. En fait, le cultivateur est la seule personne autorisée à se rendre sur le site, la ferme en question ne disposant d’aucun autre employé. La visite des fournisseurs de produits et services est interdite jusqu’à nouvel ordre. Aucun voisin de l’éleveur ne peut mettre les pieds sur le site, car le virus peut se transmettre au contact des vêtements, souliers, véhicules et instruments de travail», résume M. Surprenant.
Le médecin vétérinaire en chef du Québec rappelle que le site d’engraissement de la région de Granby constitue une exception, aucun autre cas de DEP n’ayant été détecté dans une ferme d’élevage jusqu’à ce jour.
«Tous les moyens sont pris pour limiter la propagation du virus et nous continuons à suivre la situation de près à la grandeur du Québec. Il faut demeurer vigilants et s’assurent que des mesures de biosécurité soient appliqués par les transporteurs, les abattoirs, les producteurs et tous les autres intervenants, incluant les visiteurs et les fournisseurs», indique Dr Michel Major.
Depuis le 20 février, un règlement mis en vigueur d’urgence oblige les directeurs de laboratoires à déclarer tout cas de DEP constaté sur le territoire québécois.
Il convient de rappeler que la DEP ne présente pas de risque pour la santé humaine, ni pour la salubrité des aliments. Il s’agit d’une maladie contagieuse, causée par un virus, qui affecte le système digestif des porcs de tout âge et est susceptible de causer la mort chez les porcelets.