Émondage «sauvage» d’Hydro-Québec à Lac-Brome?
Lynn Langlois a eu tout un choc à son retour à la maison, le 11 juin dernier. Un de ses cinq sapins, situé sur son terrain, a été tronçonné au beau milieu par Hydro-Québec sans son consentement.
La résidente du chemin Fulford, à Lac-Brome, évalue que la moitié de ce sapin, d’une hauteur d’environ 50 pieds, a ainsi été coupée sur place. «C’est comme si ma main perdait un de ses doigts», lance-t-elle.
«Les sous-traitants d’Hydro-Québec ont laissé une partie du tronc et de la cime s’effondrer en dessous. Ils appellent ça de l’émondage ou de l’élagage préventif. Je ne suis pas technicienne forestière et je ne sais pas si ça été réalisé dans les règles de l’art, mais ça me semble être plutôt sauvage», déclare-t-elle.
Mme Langlois se questionne sur la pertinence même du geste. «Peut-être que mon sapin pouvait nuire à la trajectoire du fil électrique, mais je n’en suis pas certaine. Et d’autres mesures moins drastiques auraient pu être prises. Ce qui me fâche le plus, c’est qu’on ne m’ait jamais avertie. Ce n’est pas parce que je vis en campagne qu’il faut agir ainsi. À Montréal, les gens sont avisés dans une situation du genre», dit-elle.
Cette dernière a contacté Hydro-Québec afin de savoir si de telles interventions étaient permises.
«Je n’ai pas eu de réponses concluantes. C’est un peu ridicule de payer, en tant que contribuable, pour une corporation publique qui détruit impunément l’environnement. Ce serait bien si Hydro-Québec remplaçait au moins mon sapin», dit-elle, ajoutant que dans sa réclamation, elle demandera un don au Hameau L’Oasis de Dunham.
Jointe par JournalLeGuide.com, Ginette Cantin, conseillère en relations avec le milieu chez Hydro-Québec, souligne que l’émondage d’un arbre peut être effectué peu importe l’endroit, si la sécurité du réseau est menacée.
«Dans ce secteur, nous procédons à des travaux d’élagage cycliques, aux quatre ou cinq ans. On doit donc parfois couper des arbres situés à proximité des fils électriques afin de prévenir d’éventuelles pannes de courant, à condition bien sûr que ça soit vraiment nécessaire», assure-t-elle, ajoutant qu’un suivi sera tout de même effectué auprès de Mme Langlois.