Estrie: le nombre de nouveaux cas de COVID-19 en hausse de 50 %
SANTÉ. L’Estrie n’a toujours pas réussi à freiner la propagation du coronavirus comme en témoignent les statistiques des derniers jours.
Alors que l’on dénombrait près d’un demi-millier de nouveaux cas par semaine à la fin novembre, on a enregistré 724 tests positifs au cours de la première semaine de décembre, soit une centaine de cas par jour en moyenne. Une hausse de 50 % que la Direction de la santé publique (DSP) qualifie de «significative».
Pas moins de 5414 Estriens ont contracté le virus depuis mars dernier et 4373 d’entre eux sont aujourd’hui rétablis. Le nombre de cas actifs s’élève maintenant à 966 et le nombre de décès à 75.
Au-delà de 115 668 usagers ont subi un test de dépistage à ce jour. Le pourcentage de cas confirmés est de 4,5 %.
La situation à Villa-Bonheur
Pas moins de 104 éclosions sont présentement en cours sur le territoire estrien. Les secteurs de Sherbrooke et de la Haute-Yamaska sont toujours considérés comme des points chauds.
La situation au CHSLD Villa-Bonheur préoccupe tout particulièrement la DSP de l’Estrie que 76 résidents et 58 employés ont contracté le virus et que cinq usagers ont succombé à la maladie.
«Ces statistiques sont le reflet de la propagation survenue au cours des deux dernières semaines dans cet établissement. Il ne faut pas oublier que la période d’incubation de ce virus est très longue et peut s’échelonner jusqu’à 14 jours», rappelle Dr Vincent Masse, officier en chef de la prévention et du contrôle des infections au CIUSSS de l’Estrie – CHUS.
Sa collègue Sylvie Moreault, directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées au CIUSSS de l’Estrie – CHUS, ajoute que la situation est en constante évolution et que des signes d’espoir pointent à l’horizon.
«Des employés de Villa-Bonheur sont maintenant guéris et reviennent au travail. Des résidents ayant surmonté la maladie commencent également à retourner dans leur milieu de vie aujourd’hui et d’autres feront de même au cours des prochains jours et tout au long de la semaine prochaine», précise-t-elle.
Mesures de correction
Dr Masse tient à préciser que les éclosions, comme celle qui sévit au CHSLD de la rue Court, ne sont jamais attribuables à une seule et unique cause, mais à un ensemble de facteurs.
«Des gens nous ont demandé si la ventilation pouvait être en cause. Selon les informations auxquelles j’ai accès, tous les systèmes de ventilation de Villa-Bonheur sont conformes aux normes en vigueur. On essaie néanmoins d’augmenter la circulation d’air dans l’édifice en ouvrant les fenêtres quand c’est possible», indique Dr Masse.
Deux autres mesures ont été mises en place pour endiguer l’éclosion à Villa-Bonheur.
«Nous avons notamment regroupé les résidents non infectés dans une zone sanctuaire (ou zone tiède) afin de les mettre à l’écart des usagers positifs. Le reste de l’installation est considérée comme une zone chaude», résume Dr Masse.
Le CIUSSS de l’Estrie – CHUS a par ailleurs obtenu une dérogation de la Direction nationale de la santé publique pour interdire la visite des proches aidants pendant une semaine, soit jusqu’au vendredi 11 décembre.
«Ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on a pris une telle décision, car nous sommes bien conscients que cette mesure aura un impact sur le moral et la santé psychologique des résidents tout en affectant les proches aidants», signale Mme Moreault.
La direction du réseau régional de la santé a pris soin d’envoyer en renfort deux personnes ressources pour épauler les équipes déjà en place à Villa-Bonheur. «Un gestionnaire se joint aux administrateurs de l’établissement et une conseillère en prévention et en contrôle des infections est maintenant disponible en tout temps», ajoute la directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées.