Fausses notes à l’Académie de musique de Massey-Vanier
MUSIQUE. Rentrée mouvementée à l’Académie de musique de l’école secondaire Massey-Vanier à Cowansville. Des parents d’élèves, des membres de la Fondation de l’Académie de musique et la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) s’entre-déchirent sur la direction que doit prendre le programme de musique-étude, instauré il y a plus de 25 ans. Des changements apportés dans la gouverne de l’académie et de la fondation, deux entités morales distinctes, viennent de mettre le feu aux poudres au grand dam des gestionnaires de cette dernière et de certains parents. Les négociations entre les deux camps sont au point mort et d’aucuns craignent maintenant pour la survie de l’institution.
La CSVDC et la fondation ne partagent pas le même point de vue concernant la gestion financière des deux entités. La CSVDC souhaite s’immiscer dans ce volet. «C’est tout simplement une question de saine gestion», glisse Chantale Cyr, directrice des ressources humaines pour la CSVDC pour expliquer cette incursion. À savoir si la CSVDC a décelé de quelconques malversations dans la gestion de l’académie, la directrice reconnait que non et rétorque qu’à l’heure actuelle, «ce n’est pas la prétention que nous avons».
Dans le camp adverse, on craint des effets indésirables en lien avec les modifications apportées sur le plan du fonctionnement de l’académie. «Pourquoi changer une formule qui marche depuis aussi longtemps? Ils ont déjà gratuitement la gestion de l’académie de musique, mais ils veulent la faire opérer par leur administration. Ils veulent tout contrôler en fait. C’est une guerre de tranchées», énonce Stéphane Lussier, président de la Fondation de l’Académie de musique. Il avance d’ailleurs que plusieurs parents ont déjà entamé des démarches pour retirer leurs enfants du programme, ce qui ne semble pas faire sourciller les instances scolaires. Chantale Cyr soutient au contraire que le programme est là pour rester. «Il n’est pas du tout compromis, même qu’en début de semaine, nous recevons de nouveaux instruments en location. Il n’y aura pas de moments où les jeunes n’auront pas d’instruments entre les mains», laisse-t-elle savoir.
Le tutorat
Un autre des enjeux de cette bisbille se trouve derrière le fait que la CSVDC ait décidé de répartir autrement le tutorat, qui assure aux élèves qui font partie du programme un suivi quotidien. L’année passée, les trois professeurs de l’académie, Bernard D’Anjou, Jean-François Viens et Sophie Clermont, cette dernière enseignant désormais à l’école Sainte-Thérèse, assumaient ce rôle. Ils se sont vus retirer cette fonction, à l’heure actuelle assignée à des enseignants d’autres départements. Cette réorganisation atténuerait quelque peu les vertus d’une telle pratique aux dires de certains parents.
Des pourparlers pourtant bien entamés
Par voie de communiqué, la CSVDC disait déplorer que la fondation et l’académie aient décidé de mettre fin sans préavis aux discussions menant à un partenariat dans la gestion des deux entités. Du côté de l’académie, on soutient pourtant qu’une entente avait été conclue au sortir d’une réunion le 28 août dernier. Celle-ci prévoyait notamment l’implication de deux membres de la CSVDC sur le conseil d’administration de l’académie et d’un sur celui de la fondation, dans les deux cas à titre de surveillants. «C’était réglé après la réunion du 28 août dernier. Le deal était accepté des deux côtés», selon M. Lussier.