Jean-Michel Ryan applaudit le déconfinement partiel du secteur loisirs
TOURISME. L’annonce du déconfinement partiel du secteur des loisirs et des sports de plein air réjouit le président de Mont Sutton et de Tourisme Cantons-de-l’Est, Jean-Michel Ryan.
«C’est une bonne nouvelle pour les régions, les amateurs d’activité physique et les acteurs de l’industrie touristique», indique-t-il.
L’annonce de la ministre Isabelle Charest permettra notamment à la station de ski et de plein air de Sutton, dont M. Ryan dirige les destinées, de procéder à l’ouverture de ses réseaux de sentiers de vélo de montagne, exploités en collaboration avec Plein air Sutton/ MTB, dès le 30 mai. Une première corvée avec les bénévoles locaux est prévue le samedi 23 mai.
«Le vélo de montagne est un produit très populaire chez nous et ailleurs au Québec. C’est également une activité qui gagne en notoriété», rappelle le président de Mont Sutton, dont l’entreprise exploite 30 km de sentiers dédiés à cette discipline sportive.
M. Ryan estime que son entreprise sera en mesure de répondre aux consignes de la Direction de la santé publique et de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) en matière de distanciation sociale et de protection de la clientèle.
«Le vélo de montagne est avant tout une activité individuelle. Les gens se tiennent généralement à distance les uns des autres. Il est également assez rare que les clients arrivent tous en même temps, mais on devra tout de même s’assurer de contrôler le débit à l’intérieur de nos locaux», précise notre interlocuteur.
Il convient également de préciser que le Parc d’environnement naturel de Sutton est ouvert pour les randonneurs et offrira plus de sentiers au fil des prochaines semaines en vertu de son programme d’ouverture progressive.
Baisse des revenus, hausse des dépenses
Le président de l’Association touristique régionale des Cantons-de-l’Est (ATRCE) prend soin de rappeler que les entreprises touristiques ont été particulièrement éprouvées par le confinement imposé aux citoyens et que l’avenir de certaines d’entre elles semble plus incertain que jamais. Dans un pays comme le nôtre, ajoute-t-il, la saison estivale est très importante pour bon nombre de PME d’ici.
«Notre industrie a été l’une des premières touchées par la crise et risque fort d’être l’une des dernières à pouvoir reprendre ses activités à plein régime. Elle devra donc pouvoir compter à nouveau sur toute l’aide disponible pour l’aider à protéger ses liquidités, à supporter ses frais d’opération (loyer, électricité et autres coûts fixes) et à supporter les intérêts sur la dette. Puis, au moment de la relance, l’industrie aura besoin de budgets supplémentaires pour faire la promotion de ses activités et devra déjà penser à réinvestir pour demeurer compétitive», indique-t-il.
Toujours selon M. Ryan, plusieurs entreprises touristiques risquent de devoir composer avec une baisse de revenus (en raison de la réduction de l’achalandage attribuable aux mesures de distanciation sociale en place pour une période indéterminée) et avec une augmentation des coûts (liée à l’achat de produits désinfectants, à la mise en place d’équipement de protection, aux nettoyages répétés des aires de service).
Soutien de l’État et des citoyens
Le président de l’ATRCE est d’avis que la reprise économique devra être soutenue et stimulée par les investissements des divers paliers de gouvernement, tant fédéral, provincial, régional que municipal.
«Peu importe la nature des investissements, programmes, mesures, subventions, offensives promotionnelles, etc., il est primordial qu’un maximum de ressources financières soit consenti à la relance de l’industrie au cours des prochaines semaines. Il y va aussi de la relance économique de la région», plaide M. Ryan.
Ce dernier laisse également entendre que l’appui des Québécois à l’endroit des entreprises d’ici peut faire toute la différence.
«Les Québécois doivent penser local pour l’achat de leurs biens, leurs prochaines vacances, leurs petites escapades touristiques de l’été et de l’automne (…). La solidarité des dernières semaines envers les entrepreneurs d’ici doit se poursuivre bien au-delà de la période de confinement», insiste-t-il.
M. Ryan signale par ailleurs que la crise a forcé les acteurs de l’industrie touristique à se démarquer et à faire preuve d’imagination dans leur offre de service pour compenser la baisse d’achalandage liée au confinement de la population. Il ajoute que la relance offre une autre occasion aux entrepreneurs d’innover et de s’adapter pour mieux faire face à la concurrence.