Jeux équestres mondiaux à Bromont: des citoyens inquiets

JEUX ÉQUESTRES. Depuis l’annonce officielle en juin dernier de la tenue des Jeux équestres mondiaux 2018 à Bromont, l’opinion de la population est mi-figue mi-raisin. Devant le plus grand évènement du monde équestre qui devrait rassembler pas moins de 400 000 visiteurs au Parc équestre de Bromont, certaines interrogations de citoyens demeurent sans réponse.

La mairesse de Bromont, Pauline Quinlan, se fait rassurante. «Toute l’énergie qui sera mise sera faite avec beaucoup de prudence et devrait normalement résulter en des retombées très positives pour la ville de Bromont, la région et le Québec».

En effet, selon cette dernière, les retombées ne seront pas que pendant les deux semaines de l’évènement équestre, mais bien «à partir de maintenant et sur les prochaines années. Pensons à la création d’emplois, la fourniture, les fournisseurs de services, les magasins, l’hébergement ainsi que la construction. C’est certain que ça aura un impact important.»

De plus, Pauline Quinlan avoue avoir demandé au comité organisateur de mettre l’achat local en avant-plan.

La mairesse Quinlan compare les Jeux équestres mondiaux aux Jeux d’été du Canada qui se sont déroulés à Sherbrooke en 2013. «Si on regarde ce qui s’est passé à Sherbrooke, ç’a été un succès et nous, évidemment, on souhaite ce succès-là.»   

À contre-courant

Toutefois, une citoyenne de Bromont ne partage pas l’enthousiasme de Mme Quinlan.

En faisant ses propres recherches, Henriette Messier a découvert que les villes hôtes des Jeux équestres mondiaux avaient un bassin de population beaucoup plus important que celui de Bromont. En plus de constater «qu’aucun de ces événements-là n’avait été rentable».

Selon elle, Bromont n’a pas les infrastructures pour accueillir le nombre de visiteurs attendus à moins d’investir énormément d’argent.

«C’est sûr que les hôtels de Bromont seront pleins. Mais il faut aussi considérer la ville de Montréal. Parce que les gens vont loger là-bas encore plus. L’argent va être généré là-bas et c’est elle qui va ressortir gagnante», explique-t-elle au bout du fil alors qu’elle séjourne temporairement à Sept-Îles.

Même si elle est à plusieurs centaines de kilomètres de Bromont, Henriette Messier surveille de près les avancées du dossier. Elle accueille favorablement la création du comité organisateur. «C’est une bonne nouvelle parce qu’on doit bien informer la population. Jusqu’à présent, il a manqué de transparence», croit celle qui possède toujours sa résidence secondaire à Bromont.

Avec comme objectif de provoquer la population et de l’inviter à poser davantage de questions, Henriette Messier se prépare au pire des scénarios. «Ça va nous coûter cher, ça j’en suis certaine. Mais si au moins on est averti.»  

Les avancées du projet

En 2015, l’organisme qui veille à la gestion du Parc équestre de Bromont, la Société d’Agriculture du Comté de Shefford (SACS), prévoit bâtir un manège intérieur. Une construction qui nécessite un investissement de 15M$.

Le site équestre, dont la ville de Bromont et la SACS sont propriétaires, accueillera également un nouvel édifice administratif d’ici 2017.

Quant à la ville de Bromont, elle s’engage à verser 2 M$ à l’organisme responsable de la tenue des Jeux équestres mondiaux sur une période de quatre ans, à raison de 500 000 $ par année.

Par ailleurs, le comité organisateur des Jeux équestres mondiaux a été récemment formé. Paul Côté assurera la direction générale. Une première séance d’information publique devrait avoir lieu en janvier, affirme M. Côté.