La fusion des services incendie de Bromont et Cowansville écartée
EXCLUSIF. Coûts d’exploitation et d’entretien de la flotte de véhicules et des infrastructures inchangés, absence d’économie d’échelle, proximité des services en péril et diminution du pouvoir décisionnel des administrations municipales. Au terme de l’étude de regroupement des services de sécurité incendie (SSI) de Bromont et Cowansville, dont TC Media a obtenu copie, les deux villes mettent de côté l’idée de fusionner leur service de sécurité incendie.
«On continue de la même manière», lance Gilles Deschamps, directeur du SSI de Cowansville. «L’étude a démontré qu’il n’y avait pas d’économie à faire», ajoute-t-il.
Au terme de l’étude obtenue par TC Media via la Loi sur l’accès à l’information, le consultant Alain Charbonneau, qui a réalisé le rapport et rédigé la version finale le 3 juillet 2014 est «d’avis que le regroupement de ces deux organisations [Bromont et Cowansville] n’a pas lieu d’être», écrit-il.
«Il semble évident que cela aurait pour avantage le développement de l’expertise, d’autres embuches pourraient s’avérer préjudiciables notamment la proximité des services et le pouvoir décisionnel de l’administration municipale», poursuit M. Charbonneau. Soulignons que dans son analyse, il n’a pas considéré les facteurs idéologiques, tels que le partage de la richesse qui relève davantage du pouvoir politique.
Pas de fusion
Les conclusions de l’étude de regroupement seront suivies, du moins par Cowansville. «Nous n’irons pas plus loin dans l’étude. […] Pour l’instant, on ne parle plus de fusion», indique Gilles Deschamps.
Le maire de Cowansville, Arthur Fauteux, abonde dans le même sens et précise ne pas avoir été surpris par les conclusions de l’analyse. «Ça [le regroupement] nous était souvent proposé. Par intuition, je ne voyais pas qu’il y avait de l’évidence au niveau des avantages. Le dossier de sécurité est très opérationnel. Je voulais éviter l’amplitude d’un service aussi pointu. […] Je craignais que l’amplitude desserve mal le détail.» TC Media a tenté de s’entretenir avec la mairesse de Bromont, Pauline Quinlan et le directeur du SSI de Bromont, Louis-Philippe Éthier, mais au moment d’aller sous presse, mardi, aucun retour d’appel n’avait été effectué.
Peu d’avantages
Le consultant Alain Charbonneau élabore sa conclusion en précisant qu’il est d’avis que pour maintenir le temps de réponse actuel des pompiers de Bromont et Cowansville, il serait peu probable, dans le cas d’une fusion entre les SSI, que l’une des quatre casernes des deux services soit fermée. «Les coûts d’exploitation et d’entretien seront sensiblement les mêmes», lit-on dans le rapport.
Dans cette optique, il n’envisagerait pas une diminution de la flotte de véhicules, ce qui, au final, n’aurait pas d’impact sur l’actuel coût d’entretien et d’exploitation des camions. Aussi, une réorganisation de l’organigramme serait incontournable, ce qui aurait un impact sur la masse salariale. «Les sommes actuellement prévues pour les gestionnaires à temps partiel devront dorénavant être consenties aux employés permanents à temps plein. Bien entendu, il faut aussi prévoir les frais inhérents aux avantages sociaux», soutient l’auteur qui est consultant et président de la firme Manaction Inc.
Bonne gestion
La gestion adéquate des SSI de Bromont et Cowansville ressort également de l’étude. «L’examen des deux services de sécurité incendie, soit celui de Bromont et de Cowansville, me permet de constater que les citoyens tant des municipalités directement concernées que ceux actuellement desservis par des fournitures de service peuvent compter sur des organisations bien structurées et à un coût raisonnable compte tenu du panier de services offerts», note le consultant.
«L’étude a permis de faire une belle photo des deux organisations. C’est toujours le fun de se faire dire que son service est bien géré», enchaîne M. Deschamps.
L’an dernier, Bromont et Cowansville avaient déboursé, à parts égales, 10 000 $ pour réaliser cette étude motivée par les nouvelles réalités et exigences imposées par le ministère de la Sécurité publique.