La menace d’une grève générale illimitée plane toujours
RELATIONS DE TRAVAIL. Les écoles pourraient de nouveau être fermées après le congé des Fêtes. Les enseignants et travailleurs de l’éducation membres du front commun intersyndical menacent de déclencher une grève générale illimitée en janvier 2024 si aucune entente n’est conclue d’ici la fin de l’année.
Par Maxime Labrie – Le Canada Français
Les écoles pourraient de nouveau être fermées après le congé des Fêtes. Les enseignants et travailleurs de l’éducation membres du front commun intersyndical menacent de déclencher une grève générale illimitée en janvier 2024 si aucune entente n’est conclue d’ici la fin de l’année.
Les dirigeants du front commun, composé de la CSN, la CSQ, l’APTS et la FTQ, ont rencontré la presse mercredi (20 décembre) pour réclamer une intensification des négociations afin de dénouer l’impasse pour régler les problèmes en éducation et en santé. Ils ont affirmé qu’une entente pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public était toujours possible avant la fin du mois si les travaux augmentent aux tables de négociations.
Le front commun a tenu en novembre et décembre une demi-journée de grève, puis trois journées consécutives et enfin sept de suite. Les écoles publiques du Haut-Richelieu et de partout au Québec ont été fermées pendant ces journées de grève.
Les quatre grandes instances syndicales avaient prévenu que la dernière séquence de débrayage, qui a eu lieu du 8 au 14 décembre, serait l’ultime moyen de pression avant le déclenchement d’une grève générale illimitée. Le front commun représente 420 000 travailleurs oeuvrant dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux.
POINTS EN LITIGE
Le gouvernement a proposé une augmentation salariale de 12,7% pour la période 2023-2028, ainsi qu’un montant forfaitaire de 1000$. Pour le président du Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu, Éric Plourde, les principaux points en litige sont les hausses salariales, qui doivent suivre le coût de la vie, mais aussi et surtout les conditions d’enseignement.
Les professeurs doivent conjuguer avec de plus en plus d’élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage ainsi que des élèves allophones, dit-il.
« Nous sommes à des années-lumière d’un accord. Aucune discussion ne concerne la composition des classes aux tables de négociations. Le gouvernement propose l’embauche de 4000 aides à la classe au Québec, mais c’est nettement insuffisant. Le nombre d’élèves par classe est aussi trop grand, ce qui fait en sorte que certains d’entre eux sont délaissés parce que leur professeur manque de temps pour les aider », explique M. Plourde.
Ce dernier prédit qu’une grève générale illimitée est fort probable peu de temps après le retour du congé des Fêtes. Le syndicat doit avertir l’employeur sept jours avant de débrayer.
Éric Plourde estime que les membres sont mobilisés et motivés. « Il y avait toujours autour de 1200 personnes sur nos lignes de piquetage à Saint-Jean-sur-Richelieu, Iberville, Saint-Césaire et Marieville. Les gens sont rendus au point de rupture. C’est n’est pas tant à cause de l’argent, c’est sur les conditions de travail. Nous avons toujours espoir d’en venir à un règlement », souligne-t-il.
SANTÉ
De son côté, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, espère aussi faire débloquer les négociations avec Québec. Pour la FIQ, aucun gain concret n’aurait encore été fait aux tables de négociations.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a annoncé cette semaine la nomination d’un conciliateur, à la demande de la FIQ, pour aider à faire progresser les discussions entre l’organisation syndicale et le gouvernement. Les négociations achoppent sur la gestion des heures supplémentaire, les ratios et les augmentations salariales.