La protection du mont Brome réclamée

ENVIRONNEMENT. L’écologie du mont Brome a constitué la pierre d’assise d’une rencontre organisée à l’Auberge Château-Bromont par Protégeons Bromont et Corridor appalachien. Au cours de cette soirée d’information, les deux organisations ont uni leur voix pour réclamer une protection accrue des territoires naturels face au développement immobilier en vogue dans le secteur.  

René Cloutier, président de Protégeons Bromont, et Mélanie Lelièvre, directrice générale de Corridor appalachien, ont tout d’abord insisté sur l’importance d’élargir les aires protégées du mont Brome, qui regroupe douze sommets, dont le mont Bernard et le mont Soleil. Mme Lelièvre a d’ailleurs rappelé au passage que 200 hectares (moins de 3% du territoire du mont Brome) sont sous protection.

Cette dernière a notamment livré un plaidoyer en faveur d’un accroissement de cette zone. Aux dires de la dame, le couvert forestier s’amincirait depuis quelques années. Une situation inquiétante qui prend de l’ampleur avec le développement immobilier, soutient Mme Lelièvre.

«Il faut agir avec une grande prudence pour protéger ce qu’il reste du milieu forestier, c’est un joyau de notre patrimoine mondial», a-t-elle insisté.

René Cloutier a notamment détaillé les retombées positives liées à l’aménagement d’un parc naturel doté de sentiers pédestres. Un apport important pour la pratique de la marche en montagne qui est en croissance constante depuis quelques années. M. Cloutier soutient notamment que cette mesure permettra de diversifier l’offre touristique, en plus d’avoir «des bienfaits immédiats pour nous, nos enfants et les générations à venir.»

Le porte-parole de Protégeons Bromont a martelé que le mont Brome, qui fait partie des collines montérégiennes, est en queue de peloton avec 3% de son territoire protégé. Les monts Royal, Saint-Bruno et Saint-Hilaire dépassent les 40% à ce chapitre.         

L’organisme Protégeons Bromont souhaite mobiliser les citoyens de Bromont afin de créer un parc naturel sur la dernière parcelle de terre non développée du massif du mont Brome. Le regroupement de 500 membres désire ainsi miser sur une croissance de la ville de Bromont en harmonie avec l’environnement et le développement durable.

La soirée, qui a fait salle comble, s’est conclue sur une présentation de deux militants écologistes bien connus, le cofondateur d’Équiterre Steven Guilbeault et l’ancien dirigeant de Greenpeace-Québec François Tanguay.

Ces derniers ont mis un terme à cette soirée en présentant les grandes lignes de l’essai qu’ils ont cosigné, Le prochain virage: propulser le Québec vers un avenir équitable et durable. Sans être alarmistes, les deux écologistes ont dessiné un portrait réaliste de la situation climatique qui prévaut sur la planète.

Leur message était teinté d’optimisme toutefois concernant les nombreuses initiatives environnementales mises sur pied par diverses nations et regroupements au Québec, mais aussi à l’échelle planétaire. «Il y a un réel effort collectif qui est en branle», s’est réjoui Steven Guilbeault. 

Le mont Brome en bref:

Superficie de 7100 hectares

60 kilomètres de sentiers

À la tête du bassin versant de la Yamaska

Touche 15 000 habitants dans 3 municipalités (Brigham, Bromont et Lac-Brome)