La relance de l’économie canadienne passe par les exportations
PROJECTIONS. Pour le vice-président et économiste en chef de la Banque de développement du Canada (BDC), Pierre Cléroux, la récession est bel et bien derrière nous et le Québec ne peut que profiter de la relance de l’économie américaine.
C’est le message d’espoir qu’a livré M. Cléroux, mardi après-midi, aux quelque 200 membres de la communauté d’affaires réunis à Bedford dans le cadre de l’assemblée générale annuelle du CLD de Brome-Missiquoi.
L’économiste attribue notamment son optimisme au regain de vie du géant américain, qui contribue à l’économie mondiale à hauteur de 25 %.
«Il se crée actuellement entre 200 000 et 300 000 emplois par mois chez nos voisins du Sud. Il y a plus d’Américains qui travaillent et leur taux d’endettement augmente. Le marché de l’habitation est de nouveau en croissance et la vente d’autos aux États-Unis a atteint un sommet historique ces derniers mois», précise M. Cléroux.
Ce dernier dresse le même constat pour la Chine (création de 16 millions d’emplois en 2014) et les autres puissances économiques émergentes. Même l’Europe, ajoute-t-il, semble finalement vouloir sortir de la récession.
Le Canada suit le mouvement
L’économie canadienne reprend également du poil de la bête après des années difficile.
La baisse du prix du pétrole, la dépréciation du dollar canadien et les faibles taux d’intérêt y sont pour beaucoup affirme M. Cléroux.
«Les produits canadiens deviennent de plus en plus abordables pour nos voisins du Sud, ce qui favorise grandement les exportations des entreprises canadiennes en sol américain. Le volume de nos ventes aux États-Unis a repris de la vigueur et est aujourd’hui comparable à celui de 2007 (avant la récession)», signale l’économiste de la BDC.
Le Québec, avec un taux de la croissance de 1 % en 2013 et de 1,4 % en 2014, profite lui aussi de la reprise économique. Les projections sont de 2 % pour l’année en cours.
«Comme les revenus des Québécois sont à la hausse, on peut s’attendre à ce que la consommation continue d’augmenter. Le marché de l’habitation va cependant demeurer stable en raison du prix élevé des propriétés et du fort taux d’endettement des consommateurs», prédit M. Cléroux.
Si les dépenses de l’État plafonnent, après une injection massive de capitaux ces dernières années pour relancer l’économie, les investissements du secteur privé suivent la tendance inverse et continuent d’augmenter. Cela est particulièrement vrai pour les entreprises manufacturières qui, stimulées par une hausse de leur ventes de l’ordre de 6 % (plus forte augmentation depuis dix ans), ont recommencé à investir ou disent avoir l’intention de le faire.