La SPA larguée par des villes
CONTRÔLE ANIMALIER. Après un peu plus de trois années d’opération, la Société protectrice des animaux (SPA) des Cantons a récemment procédé à l’analyse réelle de ses coûts de fonctionnement, un exercice qui a eu pour effet de faire augmenter ses tarifs. Une situation loin de plaire à certaines municipalités qui ont choisi de ne plus faire affaire avec l’organisme voué au contrôle animalier. Si bien que la SPA est passée de 23 villes sous contrat à… 15.
«Au début, on a fixé nos tarifs selon ce qu’on pensait. La SPA est devenue grosse rapidement et il a fallu s’ajuster», explique Carl Girard, directeur de la SPA des Cantons. L’organisme a donc modulé ses tarifs à la hausse. «On s’est mis à charger ce que ça coûtait. C’était ça où on crevait», ajoute Carl Girard.
À titre d’exemple, la récupération d’un chien dans une municipalité coûtait 60$. Le tarif de base est maintenant fixé à 180$. À cela s’ajoute l’action posée, par exemple, une capture coûte 60$. «Un aller-retour peut aisément durer 1h30, j’ai une van sur la route, le prix du gaz a monté en flèche, j’ai un employé à payer et je dois nourrir et m’occuper du chien pour un minimum de deux ou trois jours, plus s’il n’est pas récupéré», indique Carl Girard.
Cette révision tarifaire aurait eu pour effet de réduire le nombre de municipalités desservies par la SPA, mentionne-t-il. De la vingtaine de municipalités qui était sous contrat auparavant, huit d’entre elles n’ont pas répondu dans un délai de 30 jours à la soumission envoyée par la SPA, plus tôt ce printemps. Elles ne sont donc plus sous contrat depuis le 1<V>er<V> mai dernier.
Carl Girard n’est guère surpris de la situation. «Pendant trois ans, on a eu des tarifs ridicules. Il y a certaines villes que ça me surprend, mais on s’attendait à en avoir moins [avec le réajustement]. Et ça va baisser encore. On va être encore plus exigeant l’an prochain. Je veux des villes qui sont prêtes à s’impliquer», dit-il.
Épée de Damoclès
Aux dires de l’éducateur canin, certaines municipalités feraient maintenant appel à des «ramasseurs de chien», une idée qui ne plaît guère à M. Girard, notamment pour des questions de sécurité. «S’il y a morsure, qui va payer pour ça? Si le chien est un champion canadien et se fracture une patte, qui va dédommager le propriétaire? C’est vrai que la SPA peut charger cher, mais nous avons une assurance responsabilité de 2M $. On a des employés formés et si euthanasie il y a, elle est faite par un vétérinaire selon des critères bien précis», dit-il. Il soutient qu’à l’embauche, un employé doit suivre une centaine d’heures de formation de tous genres en plus de suivre une formation mensuelle. «On intervient de façon sécuritaire pour l’animal, le citoyen, l’employé et le policier. […] Il n’y a pas d’épée de Damoclès en haut de la tête des municipalités avec nous. Ça va plus loin que la simple cueillette d’animaux. On a étudié les règlements, les procédures», ajoute-t-il.
La SPA en péril?
Ce changement majeur au sein de la SPA ne met pas en péril la survie de l’organisation. «On est un organisme qui prend de la force. Ça ne nous met pas en péril. Au contraire. On va pouvoir donner plus de temps à nos villes. J’aime mieux avoir 10 villes que trop», conclut-il.
Les villes sous contrat
Abercorn
Ange-Gardien
Brigham
Bromont
Cowansville
Dunham
Farnham
Granby
Lac-Brome
Roxton Falls
Roxton Pond
Saint-Étienne-de-Bolton
Saint-Joachim-de-Shefford
Shefford
Waterloo
Les villes qui n’ont pas répondu à la soumission de la SPA
Bedford
Brome Village
Frelighsburg
Saint-Alphonse-de-Granby
Saint-Césaire
Sainte-Anne-de-la-Rochelle
Sainte-Brigide-d’Iberville
Sutton
(Source: Société protectrice des animaux des Cantons)