Le comité sur la réalité policière suggère un transfert de la police de Bromont à la SQ
SÉCURITÉ PUBLIQUE. Le Comité consultatif sur la réalité policière a rendu public son rapport final de 490 pages et 138 recommandations, hier matin, dans lequel il suggère de réduire de 31 à 13 le nombre de services policiers dans la province, ce qui affecterait le Service de police de Bromont. Le comité propose le transfert des activités du service de Bromont à la Sûreté du Québec (SQ).
Le comité recommande l’abolition des niveaux 1 et 2 des services de police. À l’heure actuelle, les services policiers de Bromont, de Granby, de Memphrémagog, de Saint-Jean-sur-Richelieu, de Mont-Tremblant, de Saint-Jérôme, de Thetford Mines et de la MRC des Collines-de-l’Outaouais sont des services de police de niveau 1.
Le comité suggère d’«évaluer le coût et les retombées des deux options d’organisation des services envisagées, soit le transfert à la Sûreté du Québec ou le rehaussement des structures existantes au niveau 3» de ces services de police, à l’exception de celui de Mont-Tremblant dont le transfert à la SQ a déjà été autorisé par le ministère de la Sécurité publique.
«De leur propre aveu, plusieurs services de police ne sont pas en mesure d’offrir une réponse adaptée à ces nouvelles réalités, soutient le comité dans son rapport. De 2018 à 2020, la SQ a été appelée à intervenir 2 222 fois pour résoudre des crimes dépassant le champ de compétence des organisations policières municipales. Ce sont les services de police de niveaux 1 et 2 qui se détachent du lot quant au nombre de demandes effectuées. Au total, 84,8 % des demandes d’intervention adressées à la SQ pour des services de niveau supérieur émanaient en effet d’eux.»
Le comité souligne que les principaux crimes en hausse, comme les crimes concernant les données informatiques, la pornographie juvénile ou le proxénétisme, sont du ressort des services policiers de niveau 3 et plus.
«Plus inquiétant encore, l’analyse des interventions effectuées par la SQ à la demande des services de police municipaux tend à démontrer que de nombreux services de police de niveau 1 et de niveau 2 peinent à répondre aux exigences qui leur sont imposées par la réglementation en vigueur», poursuit-on.
Le comité s’est également dit préoccupé de la disparité des services rendus par les différents corps policiers, une situation soulignée par l’Association des directeurs de police du Québec, de la Ville de Terrebonne, du Réseau des centres d’aide aux victimes d’aide criminelle, de la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes, de la Ville de Saguenay et de la Ville de Repentigny, qui ont rencontré le comité ou soumis un mémoire.
«Comment en effet escompter que la capacité des services de police à répondre aux exigences de leur niveau de service respectif soit partout la même, alors que certains d’entre eux comptent à peine plus de 20 policiers et d’autres plus de 200?», se questionne le comité.
Le comité consultatif sur la réalité policière avait été mis sur pied en 2019 à la suite du dépôt d’un document de réflexion du ministère de la Sécurité publique. Il était formé de l’ancien maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny, de l’ex-officier à la SQ, Louis Côté, de l’ancienne juge à la Cour du Québec, Nicole Gibeault, de l’ancienne députée fédérale, Marlene Jennings, et de l’ex-directeur du Service de police de la Ville de Québec, Alexandre Matte.
Les villes de Bromont, de Granby et de Magog devraient tenir un point de presse conjoint concernant le rapport ce matin.
La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, devrait également y réagir ce matin.
Lac-Brome
Bromont et Lac-Brome s’étaient présentés en novembre dernier devant le comité consultatif pour plaider pour une desserte policière commune.
Le maire de Lac-Brome, Richard Burcombe, avait expliqué l’insatisfaction d’une partie de sa population envers les services que Lac-Brome obtient de la part de la Sûreté du Québec (SQ).
«Les citoyens sont insatisfaits depuis longtemps des services obtenus par la Sûreté du Québec, a relaté le maire qui a été policier pendant 32 ans à Lac-Brome, dont cinq comme directeur, et 11 ans à la SQ. Rien à redire sur les policiers provinciaux, ils font leur travail au meilleur de leur capacité, mais la Ville de Lac-Brome n’obtient pas les services pour lesquels elle paie, depuis quelques années, près de 2 M$. C’est inéquitable.»
Une analyse avait été faite par les deux villes qui suggérait une baisse importante des coûts pour les services de police pour les deux municipalités. Bromont pensait économiser entre 800 000 $ et 1 M$ avec le transfert de Lac-Brome vers le Service de police de Bromont. De son côté, Lac-Brome croyait épargner 400 000 $.