Le CSSS La Pommeraie victime de son succès?

L’arrivée de trois nouveaux médecins spécialistes a permis au CSSS La Pommeraie d’utiliser le bloc opératoire de l’hôpital BMP à sa pleine capacité. La multiplication des interventions chirurgicales grève cependant les finances de l’institution qui fait des pieds et des mains pour atteindre l’équilibre budgétaire.

«La Pommeraie a réussi à recruter un chirurgien, un orthopédiste et un anesthésiste au cours des deux dernières années. Avec ces nouvelles acquisitions, notre CSSS affiche maintenant complet. Tous les postes de médecins spécialistes, autorisés par l’Agence montérégienne de la santé dans le plan quinquennal 2010-2015, sont maintenant comblés», précise Bruno Petrucci, directeur général du CSSS La Pommeraie.

L’augmentation des effectifs a notamment contribué à une augmentation significative du volume d’activités au bloc opératoire du centre hospitalier de Cowansville.

 «Le nombre d’orthopédistes est passé de deux à trois et le nombre d’interventions chirurgicales a augmenté dans la même proportion. On parle d’une hausse de l’ordre de 30 %. La croissance du volume d’activités nous oblige à utiliser plus de médicaments, plus de de pansements, plus de prothèses. Une partie des frais supplémentaires est compensée par l’Agence, mais sa marge de manœuvre a des limites, tout comme la nôtre», ajoute M. Petrucci, à titre d’exemple.

Dans le même ordre d’idées, le directeur général de La Pommeraie signale que le volume des traitements en oncologie a augmenté de 25 % et que le prix des médicaments en oncologie est également à la hausse.

«Nous avons dû débourser 370 000 $ de plus pour l’achat de médicaments. Cette dépense imprévue a contribué à gonfler notre déficit», poursuit M. Petrucci.

Mesures de redressement

Le CSSS La Pommeraie anticipe un déficit de 2M $ à la fin de l’année financière 2013-2014 qui prend fin le 31 mars prochain.

«Dans le réseau de la santé, l’année financière est divisée en 13 périodes. À la fin de chaque période, les CSSS doivent faire rapport à l’Agence et lui soumettre au besoin un plan de redressement visant l’atteinte de l’équilibre budgétaire», résume le directeur général de La Pommeraie.

Au dire de M.Petrucci, les dépenses de l’année dernière ont été moins élevées que prévu et La Pommeraie a réussi à s’en tirer sans déficit.

«L’argent économisé en salaires avec les postes vacants a permis de compenser la hausse des dépenses et d’atteindre l’équilibre budgétaire. Cette année, tous les postes sont comblés et notre marge de manœuvre s’en trouve réduite», explique le porte-parole de l’institution.

Au cours du dernier trimestre, La Pommeraie a pris certaines mesures pour rétablir la situation, sans parvenir à ses fins.

«Depuis quelques mois, nous réussissons à mieux gérer l’utilisation des civières à l’urgence. Cette mesure nous évite de recourir à des lits de débordement et se traduit par des économies de coûts. En d’autres mots, on s’améliore, mais c’est encore loin de suffire», indique M. Petrucci.

La Pommeraie n’a pas lancé la serviette pour autant et entend réduire le volume d’activités au bloc opératoire durant la période des Fêtes et lors des congés pour couper dans les dépenses.

«On précédait ainsi voilà quelques années, mais on n’avait pas prévu le faire au cours de l’exercice 2013-2014. Cependant, la situation ne nous donne guère le choix», indique M. Pettrucci.

Son organisation a également pris des mesures pour éviter les débordements à l’urgence durant la période des Fêtes.

«Cette année, on a mis en place un plan de veille avec les cliniques de médecine familiale, où les patients recevront des directives très précises pour éviter que leur situation ne s’aggrave. On se souviendra que l’urgence de l’hôpital BMP avait connu une forte affluence lors des Fêtes 2013 avec les nombreux cas de grippe», poursuit M. Petrucci.