Le iPad: nouvel outil d’apprentissage à Val-des-Cerfs

Onze ans après l’introduction de l’ordinateur portable personnel à la commission scolaire Eastern Townships, l’école Mgr Desranleau de Bedford mise désormais sur la tablette comme outil de travail et d’apprentissage tout en se familiarisant peu à peu avec le concept de l’enseignement inversé.

«Mgr-Desranleau est la première école de la CS du Val-des-Cerfs à doter ses élèves d’une tablette individuelle. Comme personne n’avait encore d’expertise dans ce domaine, l’heure est à l’expérimentation», indique Jean-François Racine, professeur d’histoire et instigateur du projet.

Se basant sur l’expérience d’autres établissements scolaires à la fine pointe des technologies de l’information et des communications (TIC), ce dernier est convaincu que l’utilisation du iPad sera profitable pour tout le monde.

«L’utilisation de certaines applications, comme le dictionnaire Antidote, facilitera la recherche d’informations et permettra aux jeunes de consacrer plus de temps à la consolidation de leurs acquis ou à l’obtention de nouvelles connaissances», estime M. Racine.

L’instigateur du projet ajoute que les usagers de la tablette ont désormais accès à de nombreuses sources de renseignements qui ne sont pas disponibles dans les ressources papier de la bibliothèque scolaire.

Autres effets positifs

Jean-François Racine croit également que l’utilisation de la tablette aura des répercussions positives sur les élèves au niveau de la concentration (attention portée au travail scolaire), de la motivation personnelle (nouvelle façon de travailler) et du développement de leur autonomie (prise en charge de cet outil d’apprentissage).

«À la CS Eastern Townships, le recours aux portables a fait chuter le taux de décrochage scolaire de 42 % à 22 %. Cette commission scolaire a également noté une augmentation significative des compétences en langue et en écriture», plaide M. Racine.

Ce dernier laisse par ailleurs entendre que la manipulation de la tablette en classe et à la maison facilitera l’apprentissage des TIC et contribuera à démocratiser l’usage des ordinateurs de petits formats en éliminant les barrières entre les classes sociales.

«Certains étudiants disposent déjà d’une tablette à la maison, mais plusieurs n’en ont toujours pas. Notre projet pilote fait en sorte que tous les étudiants ont maintenant accès aux mêmes outils, peu importe le niveau de revenus de leur famille», explique M. Racine.

L’école Mgr-Desranleau pourrait également y trouver son compte, l’utilisation d’une tablette constituant un attrait non négligeable aux yeux des étudiants qui magasinent une école en prévision de leur entrée au secondaire.

Coup de pouce du privé

La clientèle scolaire de l’école Mgr-Desranleau a désormais accès à trois technologies complémentaires: des laboratoires avec tours (ordinateurs fixes), avec portables et avec tablettes. Les tours et les portables demeurent à l’école en tout temps et profitent à l’ensemble des élèves à tour de rôle pour certains travaux précis alors que les tablettes sont réservées aux étudiants de secondaire 2 qui en ont l’usage exclusif en tout temps.

«Chaque étudiant  signe un contrat avec la direction de l’école dans lequel il s’engage à prendre soin de l’équipement. Les parents de l’élève doivent contresigner l’entente», explique M. Racine.

L’école de Bedford a investi 6 000 $ en 2011-2012 et 12 500 $ en 2012-2013 pour l’achat de 40 tablettes. L’établissement a par ailleurs bénéficié de deux subventions de 10 000 $ de la compagnie Graymont pour les fins de ce projet pilote.

«Apple permet aux écoles d’acquérir le iPad 4 pour 479 $ pièce. Il faut également prévoir 30 $ pour les applications payantes et 13 $ pour l’étui de rangement», résume M. Racine.

À Mgr-Desranleau, l’implantation de la tablette s’est échelonnée sur trois ans. À l’origine, le iPad servait exclusivement durant les heures de classe. En avril, mai et juin 2013, une partie des étudiants ont été autorisés à apporter leur tablette à la maison à titre expérimental. Depuis la rentrée scolaire 2013-14, les 43 étudiants de secondaire 2 ont accès à leur tablette en tout temps.

Concept d’enseignement inversé

Toujours à l’affût de nouveautés, Jean-François Racine a décidé de pousser l’expérience encore plus loin en utilisant le concept d’enseignement inversé dans sa classe d’histoire.

«Ce concept a vu le jour il y a quelques années dans des écoles primaires américaines. Ça s’est ensuite étendu aux commissions scolaires du Québec», résume le principal intéressé.

Le concept n’a rien de sorcier. L’enseignant filme son exposé oral et le dépose sur You-Tube. L’élève écoute ensuite la vidéo d’une quinzaine de minutes à la maison (à une, deux ou plusieurs reprises selon ses besoins) et fait les exercices pratiques, le lendemain, durant les heures de classe.

«Avec les méthodes d’enseignement traditionnelles, il arrive souvent qu’un élève bloque sur un exercice à la maison. En faisant l’exercice à l’école, il peut recevoir une aide immédiate de son professeur. Les questions en classe permettent par ailleurs d’approfondir la matière vue sur vidéo», explique M. Racine.

L’enseignant prépare ensuite une vidéo récapitulative pour chacun des six chapitres du programme que l’étudiant pourra visionner en fin d’année pour se préparer aux examens.

«Comme les élèves de Val-des-Cerfs ont tous le même examen, il sera possible de valider les résultats de notre projet-pilote en comparant les notes obtenues par les élèves qui utilisent la tablette et bénéficient de l’enseignement inversé aux notes obtenues par les autres élèves», explique M. Racine.

Au retour du congé scolaire de décembre-janvier, les étudiants en histoire secondaire 2 de Mgr-Desranleau auront également la chance de préparer un court exposé sur vidéo dans le cadre de «La minute historique».

«Cette nouvelle étape permettra aux élèves de se familiariser avec l’utilisation de la caméra intégrée et d’apprendre les rudiments du montage à l’aide d’une application prévue à cette fin. Certains possèdent un iPhone et sont déjà familiers avec la prise de photos ou de vidéos», signale l’instigateur du projet.