Le parcours nomade d’Heidi Spühler

AVENTURE. Au printemps 2018, Heidi Spühler, qui vient d’avoir 60 ans, en a assez de son train-train quotidien. Elle prend la décision de lever les voiles et de partir à l’aventure, armée uniquement de son sac à dos et de ses espadrilles. Ce périple la mènera jusque dans Charlevoix, avec un long passage dans Brome-Missisquoi, une aventure qu’elle raconte dans son tout nouveau livre, Le fabuleux périple d’une aventurière intuitive, volume 1 – Nouvelle vie.

« C’est le récit d’un projet fou que j’ai entrepris comme ça, à un moment où ça allait plus ou moins bien dans ma business, raconte-t-elle. Je n’avais plus vraiment la motivation que je voulais avoir, surtout comme coach ! J’avais également un pied cassé, j’étais dans un mastermind avec des entrepreneurs et je n’avais pas le goût d’être là du tout. C’est là que le projet a émergé. Je voulais partir, sacrer mon camp ! »

Avec cette aventure, où elle est allée dormir chez de parfaits inconnus, Mme Spühler désirait se sortir de sa zone de confort et retrouver l’énergie, le dynamisme de sa jeunesse.

« Ça venait vraiment du cœur, affirme-t-elle. Je ne voulais pas quelque chose de matériel. Je voulais vivre une aventure, mais aussi connecter avec les gens. C’était tellement riche. »

Durant son parcours, elle a fait une forme de troc: elle échangeait une nuit dans un logis contre du ménage, par exemple. Elle a également beaucoup discuté avec ses hôtes.

« Je les faisais beaucoup parler, surtout les personnes retraitées, relate-t-elle. Un moment donné, ils sortaient un album photo et je savais que c’était un moment sacré pour eux. C’était une façon de les valoriser et de voir le beau, le bon en eux. C’était un peu ça la mission que je me suis donnée. »

« J’ai souvent vécu des choses comme des gens qui ne me connaissaient pas, qui n’étaient pas là au moment où j’arrivais qui me disaient de rentrer par la porte en arrière et de faire comme chez moi, ajoute-t-elle. C’est touchant ces choses-là. On pense qu’on est là, à fermer nos portes et les barrer et eux m’accueillaient comme ça. » Des gens qui ont suivi son parcours ont pris contact avec elle pour lui partager comment elle était parvenue à les inspirer.

« Ce qui me réjouit le plus dans l’aventure, aujourd’hui, c’est quand quelqu’un me disait qu’ils m’avaient vu aller et qu’ils ont eu des idées. Ils me disent ce qu’eux ont fait. Ça les a mobilisés pour faire quelque chose qui leur tenait à cœur et recommencer à rêver. Quand j’entends ça, c’est ma plus grande joie. »

BROME-MISSISQUOI

Heidi Spühler continue d’être nomade, encore aujourd’hui.

« Ça a vraiment changé ma vie. Aujourd’hui, je suis encore nomade. Ça fait plus que trois ans maintenant. À Cowansville, je me suis fait plusieurs amis. J’ai habité là, la première vague, je l’ai passée là. Je vais beaucoup au lac Davignon. J’ai développé un sentiment d’appartenance. J’ai été un an à Frelighsburg à deux endroits différents, j’ai accompagné une dame pendant six mois qui était en soins palliatifs. »

LIVRE

Pour pouvoir écrire son livre, Heidi Spühler s’est basée sur son journal de bord.

« Ça fait très longtemps que je veux écrire, admet-elle. C’est un autre rêve. J’avais déjà écrit des centaines de pages, mais je n’avais jamais réussi à mener un projet à terme. Lorsque je suis revenue de ce périple-là, je me suis dit que je n’avais plus d’excuse. »

Mme Spühler ne voulait pas uniquement raconter les belles expériences de son périple.

« Certaines expériences moins évidentes, il fallait que je puisse les endosser parce que je voulais les inclure. Les plus difficiles, je voulais les marquer. C’est là qu’on touche les gens. »