Le terrain de balle molle renommé Pauline Paul

BASEBALL. Coups sûrs, points produits et coups de circuit seront maintenant frappés au terrain de balle Pauline-Paul à Sutton. La bénévole qui a dirigé les équipes de balle molle dans la municipalité pendant une trentaine d’années a été honorée la semaine dernière.

En parlant avec quelqu’un de baseball à Sutton, il n’est pas bien long avant que le nom de Pauline Paul ressorte. Véritable icône du sport dans la région, cette bénévole a vu son nom être accolé à celui du terrain du parc Goyette-Hill.

« C’est un très grand honneur, a déclaré la principale intéressée. Notre terrain est devenu si beau! Tous les jeunes que j’ai vu jouer petits au baseball sont tous ici ce soir. J’aurais aimé ça les avoir tous, les enfants du village! »

Sous sa gouverne, le sport a pris énormément d’expansion.

« J’ai commencé avec deux équipes, j’ai fini ça avec 18 équipes! a raconté la femme aujourd’hui âgée de 82 ans. Dans le temps, les petits commençaient dans le fond et plus vieux, ils allaient sur le plus gros terrain. On avait des matchs tous les soirs, les fins de semaine, des tournois! J’ai assez aimé ça! »

Au départ, en 1975, il n’y avait que deux équipes de balle à Sutton. À son paroxysme, ce sont 18 équipes de différents groupes d’âge qui évoluaient dans le coin, envoyant pas moins de 200 jeunes au bâton.

« Mon fils avait cinq ans quand j’ai commencé et ma fille en avait 8, a raconté Mme Paul. Ils voulaient jouer à balle. Je leur ai dit qu’on allait aller au terrain, s’apporter une balle et je leur ai demandé d’amener des amis. Ça n’a pas pris de temps, le même soir, il y avait plein de gens. »

Il est plutôt rare que le nom d’un terrain porte celui d’un bénévole, encore moins le nom d’une femme, ce qui témoigne encore plus de l’impact qu’a eu Pauline Paul sur sa communauté.

« Si personne ne s’implique, ça va tomber à l’eau. Moi, je me disais que si je m’implique, je ne vais pas y aller à moitié, ça va partir de quoi ! On ne pensait pas que ça allait aller si bien que ça, mais il faut tenir bon. »

Si Mme Paul n’a jamais joué au baseball, elle a toujours été une partisane du sport… et des Expos !

« J’étais même allé voir les Expos pour faire photographier les jeunes avec les joueurs, a-t-elle relaté. J’étais une vraie mordue ! J’étais une grande fan des Expos, Gary Carter, Chris Speier, j’aimais vraiment ça ! »

HONNEUR

La Ville de Sutton a décidé de nommer le terrain au nom de Mme Paul dans le cadre des différents honneurs remis à des bénévoles de la communauté.

« On fait une soirée des bénévoles toutes les années et je ne voulais pas seulement avoir un bénévole de l’année dans différents secteurs, mais également reconnaître l’ensemble de son œuvre, a indiqué le maire de Sutton, Robert Benoît. On en nomme deux chaque année et la première à qui on a pensé, c’est Pauline Paul. »

« C’est un domaine qui est moins reconnu, le milieu sportif, a-t-il ajouté. Une femme qui était responsable de 18 équipes de balle molle et qui allait recueillir l’argent pour les uniformes, les balles, les bâtons et qui a fait un travail extraordinaire pendant 30 ans, je me suis dit qu’il faut absolument reconnaître ça. »

Lors de la soirée où le nom officiel du terrain a été divulgué, la députée de Brome-Missisquoi et ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, était sur place pour rendre hommage à Mme Paul.

« C’est avec beaucoup d’émotion et beaucoup de reconnaissance que je participe à cet événement-là, a affirmé la médaillée olympique en patinage de vitesse. Au nom de tous les joueurs que vous avez influencés et tous les athlètes qui ont eu un petit, un grand, un très très grand cheminement dans le monde du sport, c’est grâce à des personnes comme vous que plein de jeunes sont allés au bout de leur rêve. »

BALLE MOLLE

Aujourd’hui, malgré le départ des Expos de Montréal vers Washington il y a déjà presque 19 ans, le sport est en recrudescence, a indiqué le responsable actuel du sport à Sutton, Eric Algier.

« On est 110 jeunes joueurs de 4 à 18 ans maintenant, a-t-il rapporté. Depuis la COVID, c’est monté encore plus fort. On est la seule ligue de softball pour les jeunes dans la région. Ça a toujours été fort, mais ce l’est encore plus maintenant. »