Les aînés demandent aux différents paliers gouvernementaux de faire leur part

SOCIÉTÉ. Alors que le gouvernement Legault se prépare à présenter sa mise à jour économique le 7 novembre prochain, les membres de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) ont effectué différentes sorties pour sensibiliser notamment les députés du Québec à la réalité financière des aînés, qui est de plus en plus préoccupante.

Pour l’AQDR, l’objectif est que les aînés puissent compter sur un revenu viable, tel que défini par l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS), c’est-à-dire un revenu nécessaire afin de vivre hors de la pauvreté. « D’après l’IRIS, pour qu’une personne seule puisse vivre dignement en 2023, elle doit pouvoir compter sur un revenu se situant entre 27 000 $ et 37 000 $, selon son lieu de résidence. Il faut donc absolument augmenter son revenu. Du côté du fédéral, on doit également revoir la sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti », a fait savoir Madeleine Lepage, présidente de l’AQDR Granby.

Pour Madeleine Lepage, le gouvernement provincial doit absolument adopter des mesures ciblées et structurantes, notamment en bonifiant les prestations publiques actuelles et régler les iniquités du système de retraite québécois en créant un régime de retraite obligatoire qui permettra aux futurs aînés d’être moins dépendants des prestations publiques. « Avec cette campagne, on veut rappeler aux députés que ce sont les aînés qui ont bâti le Québec, et qu’actuellement, il y a environ 700 000 aînés qui se trouvent dans une situation financière très vulnérable. C’est difficile de vivre dignement quand le revenu est aussi bas et avec l’inflation actuelle », a plaidé Mme Lepage.

La présidente de l’AQDR Granby souligne que les aînés veulent vieillir chez eux avec un continuum de services. Cependant, elle déplore le manque d’attention gouvernementale envers cette priorité. De plus, pour les membres de l’AQDR, les autorités concernées doivent faire leur part notamment pour adapter les transports collectifs aux aînés, revoir la réforme de santé et surtout, diversifier les logements et endiguer la fermeture des RPA (RPA – Résidences privées pour aînés). « On doit vraiment diversifier les logements pour les aînés. Il y en a certains qui souhaitent vivre dans des maisons bigénérationnelles, et d’autres veulent vivre en appartement ou dans des OSBL (…). La moyenne d’âge dans les RPA est de 82 ans, et c’est assez terrible la manière dont on les ferme ou on leur change de vocation. Il manque un grand encadrement à ce niveau », a souligné Mme Lepage.

Et le fédéral dans tout ça ?

Alors que le vote sur le projet de loi C-319 de la députée de Shefford Andréanne Larouche (BQ) se tiendra le 18 novembre à la Chambre des communes, Madeleine Lepage mentionne la volonté de l’AQDR d’appuyer ce projet et invite tous les partis politiques à voter en sa faveur. Ce projet de loi contient, entre autres, deux mesures majeures, soit l’augmentation de 10 % du montant de la pleine pension, ainsi que l’augmentation du seuil d’exemption dans le calcul du supplément du revenu garanti de 5000 à 6500 $. « Ce sont des gains rapides, et notre objectif est de viser l’atteinte d’un revenu viable et de préserver la liberté des choix des aînés, notamment en ce qui a trait au retour sur le marché de l’emploi des aînés ».