L’Estrie ou la Montérégie-Est pour La Pommeraie?

RÉFLEXION. Dans un mémoire rendu public le 28 octobre dernier, le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) La Pommeraie indique clairement sa volonté de joindre le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Estrie. Or, un mémoire rédigé par ses voisins de la Haute-Yamaska, qui va à l’encontre de sa vision, relance les discussions.

Un comité de pilotage a pesé les avantages et inconvénients pour le CSSS La Pommeraie de joindre tant la Montérégie que l’Estrie. Les conclusions ont été présentées aux membres du conseil d’administration (C.A) de La Pommeraie. Au final, se considérant davantage estrienne que montérégienne, l’administration a statué en faveur de joindre le CISSS de l’Estrie.

Parmi les points retenus, le C.A parle d’une affiliation naturelle avec l’Estrie, d’un partage des racines communes et de l’existence des corridors de services avec le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Le mémoire de La Pommeraie a été annexé à celui qu’a présenté le CHUS à la Commission de la santé et des services sociaux. Dans son document, le CHUS demande également l’inclusion, dans le territoire de l’Estrie, du CSSS de la Haute-Yamaska. Ce dernier étant compris dans le territoire de la Montérégie.

Revirement

Or, le 10 novembre dernier, la Haute-Yamaska a déposé au bureau du ministre de la Santé, Dr Gaétan Barrette, un mémoire qui, contrairement à la volonté du CHUS et du CSSS La Pommeraie, recommande la création d’un CISSS Montérégie-Est. Ce nouveau CISSS, qui n’est pas prévu dans l’actuel projet de loi, regrouperait les CSSS de la Haute-Yamaska, La Pommeraie, Haut-Richelieu-Rouville et Richelieu-Yamaska. Cette nouvelle structure compterait près de 11 000 employés, 900 médecins et desservirait 550 000 personnes réparties sur un territoire plus restreint. Rappelons que le CISSS de la Montérégie, tel que proposé dans la Loi Barrette, desservirait 1,5 million de personnes.  

Réflexion

Ce coup de théâtre du CSSS de la Haute-Yamaska vient contrecarrer les plans de La Pommeraie. En entrevue avec TC Media, mercredi matin, Michel Lafrance, président du conseil d’administration de La Pommeraie, a indiqué que l’organisation va étudier la proposition de la Haute-Yamaska. «Je vais demander au comité de pilotage de regarder le mémoire [de la Haute-Yamaska] et de repasser les arguments selon les objectifs que nous nous étions fixés. Le comité de pilotage va ensuite faire une recommandation au conseil d’administration et on décidera à ce moment si on change de cap ou non», précise-t-il.

Ce dernier ne s’avoue cependant pas étonné outre mesure de la proposition de la Haute-Yamaska. «Ce n’est pas une surprise. C’est en lien avec les discussions que j’ai eues avec M. Savoie [Jean-Marc Savoie, président du C.A de la Haute-Yamaska]. Ça ne me surprend pas qu’ils aient choisi la Montérégie», poursuit M. Lafrance.

Est-ce que La Pommeraie avait envisagé la possibilité de créer un second CISSS en Montérégie? «Il y avait des gens qui pensaient qu’on pourrait diviser l’est et l’ouest de la Montérégie. On avait regardé cette option-là, mais c’était de la spéculation à ce moment-là», note-t-il.

Il soutient également que le ministre Barrette était «réceptif à la proposition du CHUS», conclut M. Lafrance.