L’ex-école Marie-Rivier bientôt démolie
Le verdict est tombé. L’ancienne école Marie-Rivier, située sur la rue John à Cowansville, sera détruite. Malgré les convictions vivement exprimées par la Comité de la sauvegarde du patrimoine de Cowansville, la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) ira de l’avant afin d’agrandir la cour de récréation de l’école Sainte-Thérèse.
Le 27 mars 2012, le conseil d’administration de la CSVDC a adopté une résolution en faveur de la démolition de l’édifice historique. Le bâtiment centenaire, érigé en 1893, a accueilli, entre autres, les bureaux de la Commission scolaire Davignon et de l’école Sainte-Thérèse.
À l’annonce de cette nouvelle, le Comité pour la sauvegarde du patrimoine bâti de Cowansville a fait valoir son opposition. Depuis plus d’un an, des débats houleux ont eu lieu entre la CSVDC et le groupe de citoyens. Après avoir présenté de nombreuses alternatives à l’organisme public, Ghislaine Delisle, membre du groupe qui s’oppose vivement à ce dossier, croyait que leurs convictions allaient être afin entendues.
Or, lors de la dernière assemblée mensuelle de la CSVDC du 18 juin dernier, Mme Delisle a été surprise d’apprendre que l’ancien établissement allait être démoli au cours des prochains mois. Le conseil des commissaires a décidé de maintenir sa décision malgré les démarches entreprises par le Comité de sauvegarde du patrimoine bâti de Cowansville.
Selon Mme Delisle, la commission scolaire traite les gens de façon très cavalière et elle ne perçoit aucune collaboration de sa part. «Nous avons déposé deux propositions d’alternative pour réaménager la cour de l’école Ste-Thérèse. Ont-elles été étudiées?», déclare Mme Delisle.
Cette dernière n’a pas dit son dernier mot. Déterminée, elle a rendu visite au député Pierre Paradis, le 28 juin dernier, afin de présenter un portrait de la situation.
«Jusqu’à maintenant, on a fait tout ce qu’on pouvait. Nous avons écrit à la commission scolaire, écrit à la ministre (…). Maintenant, nous espérons que M. Paradis va pouvoir faire bouger les choses», soutient Mme Delisle.
Une situation sans issu
«Il est minuit moins cinq», a témoigné Jean Perrault, responsable des communications à la Commission scolaire du Val-des-Cerfs, à l’approche de l’annonce publique de la démolition de l’immeuble.
Selon le porte-parole de la CSVDC, la décision finale est prise et résolue. Il ne reste plus que l’approbation du ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports.
Le coût de la mise à niveau de base de l’établissement centenaire, qui s’élèverait à plus d’une centaine de milliers de dollars, aurait incité la CSVDC à ne pas préserver l’immeuble. Avec une situation financière précaire, les commissaires ont jugé bon de clore le dossier rapidement.
«La Ville de Cowansville a clairement fait comprendre qu’elle ne veut pas faire l’acquisition du bâtiment. Quelques propositions d’achat ont été faites par des acheteurs, mais rien n’a été conclu. Et nous n’avons pas les moyens de financer un possible acquéreur. Nous n’avons pas non plus les moyens de céder un terrain. Aucune subvention n’est disponible pour la restauration du bâtiment puisqu’il n’est pas considéré comme édifice patrimonial par le Ministère. Nous devons agrandir la cour de l’école Ste-Thérèse et la gestion immobilière des locataires coûte cher à la commission scolaire. Cette situation est sans issu», admet M. Perrault.
La CSVDC compte entamer les travaux de démolition durant une période de congés scolaires afin de ne pas perturber la quiétude des élèves de l’école voisine.
«Ça ne sera définitivement pas cet été puisque nous n’avons toujours pas l’autorisation du ministère (de l’Éducation) et nous n’avons fait aucun appel d’offres. Nous espérons par contre que les travaux débuteront au cours de l’été 2014», conclut le porte-parole de la CSVDC.