L’histoire des ponts couverts mise de l’avant

PATRIMOINE. Ça aura mis un peu plus de temps que prévu, mais pratiquement deux ans jour pour jour après avoir inauguré un panneau patrimonial aux abords du pont Balthazar, c’était au tour du pont Decelles-Fortin d’être honoré à sa façon. Un second panneau patrimonial a été installé sur le deuxième pont couvert de Brigham.

Les deux ponts couverts de Brigham, érigés tous les deux dans les années 30, attirent leur lot de touristes chaque année.

 » C’est un projet qu’on trouvait intéressant de porter parce que les touristes qui viennent se posent des questions sur la construction du pont, à quoi servait-il à l’époque, a soutenu Jean-Marc Despots du Comité histoire Brigham. On a voulu expliquer un peu comment l’aide gouvernementale avait aidé dans les années 30 pour être capable de donner un passage aux agriculteurs. « 

Le pont Decelles-Fortin a été construit où se trouvait précédemment un pont privé, utilisé par l’homme d’affaires Charles Fortin afin de se rendre sur ses terres du côté nord de la rivière Yamaska.

 » Le pont Decelles porte maintenant celui de Decelles-Fortin parce que les terrains appartenaient à M. Fortin. Le pont a eu ses heures de gloire, mais il a été abîmé par les glaces. C’est pour ça qu’il y a un autre pont en amont en fer qui est plus résistant. Le pont Decelles-Fortin a servi durant une époque dans les années 40 et 50 pour les gens qui venaient ici pour la villégiature. « 

« Quand le Comité histoire s’est réuni il y a à peu près quatre ans, on se disait que ce serait intéressant d’identifier les lieux patrimoniaux de Brigham, ajoute-t-il. C’est sûr que les premiers trucs auxquels on a pensé, ce sont les ponts. Le pont Balthazar est très populaire et est visité régulièrement par des touristes. Il est possiblement le plus cinématographique au niveau des angles de vue. »

« Quand on a commencé les recherches, ça allait bien, mais la pandémie est arrivée, on ne pouvait pas se réunir comme on aurait voulu, poursuit-il. Aller chercher des informations dans des musées était beaucoup plus complexe. Comme il n’existait presque rien comme informations, chaque fois, on construisait quelque chose et on essayait de valider. »

« Avec le roulement de personnel, ça n’a pas été simple non plus, ajoute M. Despots. On a été chanceux que Yan [Zurbach, adjoint administratif à la Municipalité de Brigham] débarque en tant qu’historien pour faire cheminer notre projet. »

Avant que le pont soit construit, Charles Fortin, le propriétaire des terres du côté nord de la rivière Yamaska, avait construit un pont flottant.

« Le premier pont était temporaire, rapporte un descendant de Charles Fortin, Michel Fortin. On ne pouvait y passer à peu près juste des bestiaux. Même une calèche ne pouvait pas passer très facilement. »

Le pont porte également le nom d’Ernest Decelles qui avait présenté une pétition à l’administration municipale pour en faire un pont et un chemin publics.

Le pont a connu son lot de mésaventures, entre autres en raison des débordements de la rivière Yamaska dans le secteur.

En 2007, le pont a été complètement rehaussé.

« Il était souvent abîmé par la glace, explique le maire de Brigham, Steven Neil, qui était maire à l’époque. De la façon que les inondations se produisent du côté nord de la rivière, le pont couvert sert pour une partie du secteur alors que l’autre pont sert pour l’autre partie. On a été chanceux d’avoir des fonds à l’époque pour refaire nos deux ponts couverts parce qu’on a de moins en moins d’argent disponible au niveau municipal. »

AUTRE PROJET

Le Comité histoire Brigham se penche maintenant sur l’histoire des chemins disparus dans la municipalité afin d’éventuellement en faire un inventaire.

« C’est un projet qui sera peut-être un peu plus long, mais qui sera aussi intéressant que les ponts couverts, affirme M. Despots. Il faut travailler avec des images satellites, d’anciennes cartes topographiques. Il n’y a pas d’investissements, nous sommes vraiment un groupe de bénévoles qui trippe. »