L’industrie de l’événementiel et la pandémie: «Ça nous pousse à réfléchir sur notre offre de services»_Josiane Noiseux
GESTION. L’avalanche d’annulations dans le secteur événementiel causé par la COVID-19 n’a pas épargné la région de Brome-Missisquoi. Pour Josiane Noiseux, présidente de la firme Faire-Valoir, qui gère, entre autres, le festival Soif de musique et la Clé des Champs de Dunham, ce temps d’arrêt forcé obligera l’industrie du divertissement à se repositionner.
Tout allait bon train dans les coulisses de la jeune entreprise spécialisée en gestion événementielle jusqu’à ce que le premier ministre François Legault décide de placer la province sur la voie de confinement, le mois dernier. À cela est venu s’ajouter l’annulation des festivals et des événements jusqu’au 31 août. Un dur coup pour Faire-Valoir, mais un mal nécessaire aux dires de l’entrepreneure originaire de Dunham.
«Quand le gouvernement a fait l’annonce à l’effet que les rassemblements de 250 personnes et plus n’étaient plus autorisés (NDLR: le 12 mars dernier), on a commencé à voir ça venir et on en est rendu là aujourd’hui», a déclaré Josiane Noiseux.
«Je pense sincèrement que le gouvernement a pris la meilleure décision. Il faut vraiment cesser d’organiser des rassemblements si on veut éviter la contagion. Mais ce que je trouve le plus difficile comme jeune entreprise, c’est qu’on se retrouve devant l’inconnu. Est-ce que nos activités vont reprendre dans six mois, un an? Ça, on ne le sait pas. C’est déchirant de remercier son équipe pour une durée indéterminée.»
Entre deux sessions de remue-méninges, Josiane Noiseux s’affaire déjà à plancher sur l’après-coronavirus, car la vie va reprendre dans l’événementiel un jour ou l’autre.
«S’il y a un côté positif à la COVID-19, c’est que ça nous pousse à réfléchir sur notre offre de services. Je regarde à diversifier notre offre et nos activités pour être présent auprès de notre clientèle malgré la crise.»
Selon la dirigeante de Faire-Valoir, l’événementiel devra également s’adapter aux nouvelles réalités sanitaires dans un futur très proche.
«On va devoir prendre des mesures pour avoir des sites mieux adaptés, entre autres, pour le lavage des mains. C’est clair. Les stations d’eau, ça va devenir un must.»
Et que fait-on de la distanciation sociale? «Est-ce que les événements vont devenir plus petits? Je ne le crois pas. Tout le monde va s’y faire, par contre, ça va prendre du temps. Les gens ont hâte de sortir et de bouger et ça va être à nous à présenter des événements finement pensés», a laissé entendre Josiane Noiseux.
Canard et Gourmandises rayé du calendrier?
Chez Faire-Valoir, on suit par ailleurs de très près la situation de la COVID-19 puisqu’un autre événement d’importance; le festival Canard et Gourmandises tenu dans la municipalité de Lac-Brome, figure à son agenda. Pour Josiane Noiseux, rien n’est encore joué quant au sort réservé à l’événement touristique et gastronomique présenté du 18 au 20 septembre prochain au cœur du village de Knowlton.
«C’est la question que je me pose tous les jours en ce moment. Aucune décision n’a été prise. On attend de voir comment va se passer la fin du printemps.» «Je parle régulièrement à certains de nos artisans et plusieurs me disent: tant mieux si ça reprend parce que les événements agroalimentaires sont des moments importants où ils peuvent faire de super belles ventes. Mais en même temps, c’est la sécurité des visiteurs et des exposants qui va être privilégiée.»