Menace de grève chez les chauffeurs d’autobus

Pendant que plus de 200 000 étudiants mobilisent l’attention médiatique et l’esprit de la ministre de l’Éducation Line Beauchamp, les chauffeurs d’autobus craignent d’être oubliés. Toujours sans réponse de la ministre au sujet de leurs conditions de travail, ceux-ci se sont faits entendre lundi matin en brandissant une menace de grève.

 

Après avoir déposé les enfants en classe, une bonne foule de chauffeurs se sont donné rendez-vous devant les bureaux de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs à Granby. Au son des trompettes, de chansons engagées et de slogans connus, les syndiqués affiliés à la CSN ont occupé la rue Court une bonne partie de l’avant-midi.

 

Michel Melançon, représentant syndical des chauffeurs d’Autobus Milton, a expliqué que des actions du même genre se sont déroulées simultanément un peu partout au Québec. «Ça s’est décidé il y a une couple de semaines», a-t-il précisé.

 

Les chauffeurs sont toujours sans nouvelles de la ministre Beauchamp qui a reçu le rapport de la table de concertation sur les conditions de travail des chauffeurs d’autobus il y a déjà quelques mois.

 

«On ne demande pas la lune!», s’exclame M. Melançon qui rappelle que le taux horaire des surveillants de cour d’école et des brigadiers est plus élevé que celui des chauffeurs.

 

Lorsqu’on lui fait la remarque que le mouvement étudiant risque d’éclipser totalement la cause des chauffeurs, Michel Melançon affirme qu’il y a de la place pour les deux débats. «Les étudiants ont un beau projet, on a le nôtre», dit-il. Sa collègue des Autobus Granby, Colette Laflamme concède de son côté que l’ampleur du mouvement étudiant puisse monopoliser l’attention de la ministre.

 

«On peut lui donner le bénéfice du doute, mais on va quand même continuer de se faire entendre», a commenté la représentante syndicale pancarte en main.

 

S’il s’agit d’un premier sursaut de revendication cette année pour les chauffeurs d’autobus, les décideurs doivent prendre l’avertissement au sérieux au dire de Michel Melançon.

 

«On a une rencontre le 16 avril et on envisage toutes les possibilités», a-t-il laissé entendre. Déjà à partir de cet après-midi, les autobus scolaire vont arborer des drapeaux au message on ne peut plus clair: «CSN en grève».